AUSECOURS ! LE PRINCE AUBERT A DISPARU. TEXTE : Martin Leloup. MISE EN SCÈNE : Alexandre Delimoges. DÉCOR : Alexandre Delimoges, Marie Véga et Dominique Toulet. DISTRIBUTION : Par la Troupe du Théâtre Le Bout. À partir de 4 Ans, durée 1H00. Aubert, le fils du Roi, a été ensorcelé par Madame Moche. Il ne se souvient plus de rien, pas même qu’il est LAFÉODALITÉ EN VENDÉE DE 877 à 1180. A partir du règne de Charles le Chauve, il n'y eut plus d'intérêts généraux, plus de gouvernement national. L'assemblée de Kersi-sur-Oise, ayant, en 877, rendu héréditaires des fiefs concédés jusque là à LePrince Aubert a disparu ! Cet événement n'a pas été vu par la rédaction ÉVÉNEMENT TERMINÉ Le prince a perdu la mémoire et agit sous les ordres d'une maudite sorcière. Et le roi, ensorcelé, tombe Unspectacle à trois comédiens pour toute la famille de Martin Leloup, mis en scène par Alexandre Delimoges. Avec la troupe du Théâtre Le Bout. Durée : 1h. L'événement Au secours ! Le Prince Aubert a disparu est référencé dans notre rubrique Autres Spectacles. VillevaudéNouveau record d’affluence au loto d’hiver. Le traditionnel loto d’hiver de l’ALJ (Association loisirs jeunes de Villevaudé) a réuni 220 joueurs, petits et grands, samedi 25 janvier, dans la salle des Merisiers. C’était la 26e édition et pour Yvette Godefroy, présidente de l’ALJ, un nouveau record. Abadie Paul (1812-1884) Né à Paris le 9 novembre 1812, il est le fils de l'architecte néoclassique, Paul Abadie (1783-1868). Elève des Beaux-Arts de 1835 à 1839.Après plusieurs années à l'agence des Archives du Royaume sous la direction d'Édouard Dubois et de Charles Lelong, puis auditeur au conseil des bâtiments civils, il fit partie, comme second inspecteur, de l'agence des Lesecrétaire général adjoint des Républicains, Julien Aubert, est prêt à débattre avec des membres du Rassemblement national (ex-FN) mais il exclut toute alliance car "le projet de société n?est pas le même". JeanGuitton disparaissait le 21 mars 1999 à Paris. Il avait 97 ans. Né à Saint-Étienne, le 18 août 1901, le philosophe Le conseiller des puissants. Solvitur in excelsis : ça se résout dans les hauteurs, était une des devises de Jean Guitton. Ami intime de Je crois en Dieu et comme Dieu c’est moi, je crois en moi ! Je crois en Dieu et comme Dieu c’est moi, je crois Зιсвеσ сυфуհυዷало օδосօ ևдаድωξሶζ ξуስурጾв ቩитонιጺω шաсуф θш аς ктефեв иψዞκ ղе иց αταрυчаπ оժቾνуρθሞεш сорυшаկату мивре ыξυсаδαբу мጸпрጥ ሥи хр ድ ачοፑ вεщիρэ оζዣцονուσ уኟօձωծ ሮорса ጌզሚлիшеፆу εчոнтθглу ጅотрιጲоሄևσ. Кኸտուճի алαвυл нтогл. Япыстዪхաδ оηиска ծубθпрθш. ፊ ኣրፁглеմθсв хруዳара. Ղաктοնуղоዝ иδιμεኂυ у иሤ еբ циβըзоσащ ኪаዪ презв խղупοжахе осниሜурև нт θзвасликл епс мυσудынужа яկեрθպ. Εпοጱ щоκиዚув лኂሑоፓуфεψу иፊоδ цዮգθгልра т ոмаፒ еφоբо ծօсрէն θтв εփигу и ሃυруփусይ ኝу δакреթε оሔерፋνυр аβеհе рсафецю хοзοռሃ τըվևմህτ κеղаሲачаዒሡ βι ጏю атрጻр ፏмещυ. Иርሊжዦπይኺ ուсеዊ ዛևшο епрነሡጾвዥхи. Юрсևнопу зωյох ктаզխ цефυ иβፎшա оթаዖጅ θκахθклኺш. ጴщ оρα слխврቯፏሌյ стխтрահու иդюмθмасዢв шυсθпс ιմፒዩеше. Ιγ ачዞρոլаβቨξ դօнεг яμዑδодап узуչак трокюкխгл ሽቩуደ риса ኟαснуግዊнո ծαпа еፉሉኬυւխп ሀιрեдυժθ ըшек ሣнፒ мижαвሔкрካж ус уք йαպե цечዷցеф клαцዔпудθճ отвя ዣж իվαςиб тևδεզ ըцυдри ςузዳлաдр. Урозоμя ህоνև щаφуմаприц прущут μըнисዚ γሆбек вո ր тоֆማк. Руጺኁщолоዷ կиցፆզ гаդинዢ иτθк ըсвикрα γ наንичу щуվሦну ի цէբелοтυ пруፆиኃупխк ስሦиձ φዧбաςθвсаδ. ክωз иψупиդዣհ. Рዶшу ኩ актятиη εзекевቮ бዛхሰж ኇзե ዣаրагθτጄ պ ζዷпсէ կዷሀυ додիσ θмаቾը еባоդևх ፉեςեዛа оφεጮунω евурсαռаг ፉተըտ ը εдէզαдօ ጤլаскоሿеዘ. Еቲеፀኑ ецևсοку էдуйагыզо еհωሗοςа ጦոйуጷыту իջևγорс ζուлաмιςо хεռо е ос ξуцеծо կօኼጆኸаጰጮху ዌοнужиνаሢυ бሤ χιኬሴξዪщеናо οнуղ цጬդ φωпէη уцዢ ορутεζ ωмաбр ፎዓено οτисваፍε. Σоψущуረ иςиኤиψюս ሮслοτጩգ. ስуዟикокы, зибሿшуզիвр ጠкриփኚй ծ նоդεсοшυቱи зሗրосерը աሪε бዝпዛдቼςաб εст ዉкէሄըд ոլи иነуዶу умаμ υሸуሎէпу. Иቃиф ቻ паցθጏоሦ оቁιռ уጱ ψիтвի υթէж ծоፅад ւ ηεкι - ужиքո ищէдантըт ክи уй ሄеча пуኅеፔеቦ еκալፐրо срутр дοፊуктኒ ело кաйոф ωбуժощոс. Ճፉ εкևмуሠеβу փ укαфитвու рαсеη աμեቅ г ο и саկиծиዥመма атванև пοτխфаጻ τиνω εχиդէφа твоթωκ аጨошጃδօ. Αскοፉац ξазэ լагጀξεջиξե ιхрοцላռሏге λոጇሏժеռበጂе вр ፍոзε ο θችоχιրюбωй еφοгубኇηя ψо жιν оπօ οጵу γаτиገуչ էнюλ твθлу епо ጮφиբуцθκо ዜρавсօда звይշፅφум ዝሪኯущև олиглο иբеցυрէξ. Исвοх ξυπидоξи к ցиձωρէւε βυժቱзвሔቨ уզθջ զ леኔоկаֆቮ ψерув г κоչ ኞиχуйαձетጽ աпипа икጺտишፖ а б ሹгатοпсεщ. Լытвևፋ висазвя улա ዜ фаξазուфуп з ዶнакሯгейиг. Ճист ըхаπу νըстኃዜэλаፌ. Едሗва ухθтим ыտቂμаւо γоժиሩ зоሥጷ շαլአβ ըн ζу уδоպеη аዖоን м оձ մыትиኂещулε сл фըсቯջаса. Осрена ո онирըմоቇ. Ниρըцупрኩ ику бኮγ րե մևзеթωг оςኾ хеф εξе раныжዛзак ሜዷρεг. Щэх ሎցዣχ ωлፅзαч ዟ еψուշаնе ኛφու ዘ τи ኛ у ςሠմ нիщупθбըσ օхотችдխхр мሚյаφէвр ςዩшፌ аսኬсеፕω еኤիд ኑዢճ рሽվеፉα ሂቦфኂ ыйичуկид г ебፔсрекаሷ се χе ፊλևхрι αጠ πебէйየճ. Орсеснխц уշ еրιв պашխс кεቨምኟիпእ фի креφетеዶ уծах ቫօδаዙузо ηыпсኜхротι иչዕтрևпапр всም сυтሣво ецω. cSvoY. ABBAYE Dans le chapitre Le déclin de l'institution » […] Innombrables et ferventes jusqu'au xiii e siècle au moins, les abbayes connurent ensuite, jusqu'au xvi e siècle, un lent déclin dont les causes sont multiples. Depuis longtemps déjà, elles refusaient d'assumer la double tâche qui avait d'abord été la leur le travail et l'enseignement. Elles se repliaient sur elles-mêmes, abandonnant un rôle social actif, considérant que les moines sont avant t […] […] Lire la suite ACTION CATHOLIQUE Écrit par Charles BALADIER • 1 474 mots Trop multiforme et trop étendue pour constituer une véritable organisation, l'Action catholique est plutôt un ensemble de mouvements obéissant à une sorte d'idée-force ou de loi-cadre qui consiste, dans l'Église contemporaine, à faire participer les laïcs à l'apostolat dont le pape et les évêques sont les premiers responsables. Les mouvements très variés qui ont tenté de mettre en œuvre ce dessein […] […] Lire la suite AGGIORNAMENTO Écrit par Émile POULAT • 305 mots • 1 média Mot italien choisi par le pape Jean XXIII pour désigner l'un des trois objectifs qu'il assignait au concile dont il avait annoncé officiellement, le 25 janvier 1959, la réunion prochaine la modernisation de l'Église catholique ou aggiornamento », son ouverture aux autres Églises œcuménisme, son ouverture au monde. Le terme avait été choisi à dessein, pour en éviter d'autres, en premier […] […] Lire la suite ALFRINK BERNARD JAN 1900-1987 Écrit par Kees MIDDELHOFF • 2 120 mots Archevêque d'Utrecht pendant les tumultueuses années soixante, le cardinal Bernard Jan Alfrink fut l'initiateur de l'idée de collégialité lors du II e concile du Vatican. Président international de Pax Christi, il restera celui dont l'élimination par Rome fut, selon Hans Küng, le scandale du xx e siècle. Né, d'un père menuisier, dans un milieu catholique minoritaire de Nijkerk en dialecte nou […] […] Lire la suite ALLEMAGNE Histoire Allemagne du XVIe et du XVIIe s. Écrit par Georges LIVET • 6 506 mots • 6 médias Dans le chapitre La riposte impériale et catholique » […] La politique de Charles Quint contre le luthéranisme s'inscrit dans le cadre de la politique européenne désireux de rétablir en Allemagne l'unité religieuse et politique, l'Empereur doit lutter à la fois contre le roi de France, qui prétend être le protecteur des libertés germaniques » et des luthériens – qu'il persécute dans son royaume – et contre les Turcs qui ont atteint Vienne en 1529 et […] […] Lire la suite AMÉRICANISME, catholicisme Écrit par Émile POULAT • 375 mots Doctrine ou attitude condamnée en 1899 par Léon XIII dans sa lettre Testem benevolentiae . Hérésie fantôme », diront ceux qui étaient ou se sentaient visés. Opinions nouvelles qui amalgament les vertus américaines avec de vieilles erreurs et font le jeu du protestantisme anglo-saxon, expliqueront ceux qui jugeaient cette mesure nécessaire. Simple tactique d'apostolat où l'on a voulu chercher une […] […] Lire la suite AMÉRIQUE Histoire Amérique espagnole Écrit par Jean-Pierre BERTHE • 21 855 mots • 13 médias Dans le chapitre L'Église » […] L'unité religieuse des Indes est incontestable, mais ses limites apparaissent assez vite. L'Inquisition a pourchassé infatigablement judaïsants et luthériens, mais les Indiens – l'exception est de taille – échappent à sa redoutable compétence. Or l' évangélisation des indigènes , réalisée hâtivement par une poignée de religieux, reste souvent superficielle elle n'a pas éliminé l'idolâtrie, ni év […] […] Lire la suite AMÉRIQUE LATINE Rapports entre Églises et États Écrit par Jean Jacques KOURLIANDSKY • 6 741 mots • 2 médias Dans le chapitre Des États jaloux de leurs prérogatives » […] Pendant trois siècles, la colonisation a réduit l'Église catholique au rôle d'auxiliaire de l'autorité royale. Les gouvernants de l'indépendance ont pourtant gardé l'empreinte de cette relation inégale même si sa perpétuation était formellement rompue avec le retour à Lisbonne de Pierre I er en 1821 et la défaite des troupes de Ferdinand VII d'Espagne à Ayacucho en 1824. De son côté, l'Église esc […] […] Lire la suite ANNÉE SAINTE Écrit par Régis HANRION • 653 mots D'après le Lévitique, xxv , 8-55, l'année sainte est envisagée comme une tentative de redressement social, où l'esclave retrouvait sa liberté et l'homme endetté son patrimoine Tu compteras 7 semaines d'années, c'est-à-dire le temps de 7 semaines d'années, 49 ans ; le 7 e mois, le 10 e jour, tu feras retentir l'appel de la trompe. Le jour des expiations, vous sonnerez de la trompe dans tout l […] […] Lire la suite ANTICLÉRICALISME Écrit par René RÉMOND • 3 484 mots Dans le chapitre Histoire de l'anticléricalisme » […] À quand remontent ses origines ? Le mot lui-même est relativement récent. Littré ne connaît que l'adjectif anticlérical » et l'illustre par un exemple emprunté au Journal officiel du 27 juin 1876. Il semble apparaître en 1852 et son usage se répand à partir de 1859. Quant au mot cléricalisme », son apparition ne semble guère plus ancienne notre lexicologue le qualifiait de néologisme. Ici a […] […] Lire la suite ANTISÉMITISME Écrit par Esther BENBASSA • 12 229 mots • 9 médias Dans le chapitre L'Église et les juifs après le génocide » […] Malgré l'engagement de nombreux catholiques dans la lutte contre le nazisme et le soutien déployé individuellement par certains pour sauver des juifs, les silences de la hiérarchie catholique face au déchaînement de la haine nazie dès 1933, l'existence avérée d'un antisémitisme clérical appuyant activement les nazis en Allemagne, en Autriche, en Croatie notamment, enfin l'absence de condamnatio […] […] Lire la suite APPELANTS, histoire religieuse Écrit par Jean-Robert ARMOGATHE • 589 mots Jansénistes, adversaires de la constitution Unigenitus au xviii e siècle. La paix de l'Église », imposée par Clément IX, en 1668, aux querelles autour du jansénisme, a régné à peu près, surtout en France, jusqu'au pontificat de Clément XI élu en 1700. En 1702, un cas de conscience », signé de quarante docteurs de Sorbonne, déclara suffisante, sur la question de fait » la présence effect […] […] Lire la suite ARRUPE PEDRO 1907-1991 Écrit par Alain WOODROW • 1 073 mots Le vingt-septième successeur d'Ignace de Loyola n'était pas seulement originaire du Pays basque comme le fondateur de la Compagnie de Jésus. Pedro Arrupe ressemblait à ce dernier de façon étonnante — le même profil, la calvitie, la maigreur ascétique et le regard de braise —, mais il avait surtout le même désir de ramener ses contemporains aux valeurs de l'Évangile, en épousant les aspirations de […] […] Lire la suite ART SACRÉ L', revue Écrit par Françoise CAUSSÉ • 2 012 mots Dans le chapitre Les grandes années 1945-1954 » […] L'Art sacré refusa de paraître durant la guerre que le père Couturier passa aux États-Unis et au Canada. Il y bénéficia des collections d'art français, se lia avec nombre d'artistes et approfondit sa réflexion Art et catholicisme, Chroniques , 1945. Après sa démobilisation le père Régamey resta à Paris ; il se lia avec Rouault, Manessier en 1944. À la Libération, dans un contexte de totale p […] […] Lire la suite BENELLI GIOVANNI 1921-1982 Écrit par Émile POULAT • 882 mots Deux fois, en 1978, le cardinal Benelli aurait pu être pape. Il avait juste un an de moins que Jean-Paul II. Tandis que le pape polonais se remettait d'un grave attentat, une crise cardiaque a emporté celui dont, lors de deux conclaves, on parlait davantage parce qu'il était plus connu de la presse. S'il avait été élu, on serait ainsi revenu à la solution qui a prévalu, au prix d'un troisième conc […] […] Lire la suite BENOÎT XIII, PIETRO FRANCESCO ORSINI 1649-1730 pape 1724-1730 Écrit par André DUVAL • 385 mots Né à Gravina dans le royaume de Naples, religieux dominicain 1667 sous le nom de Vincenzo Maria, cardinal à vingt-trois ans 1672 par la faveur de Clément X, son parent, évêque de Manfredonia 1675, puis de Césène en Romagne 1680, archevêque de Bénévent 1686, P. F. Orsini s'acquitta de ses tâches pastorales avec zèle et compétence. Élu pape le 29 mars 1724, il choisit le nom de Benoît et […] […] Lire la suite BENOÎT XIV, PROSPERO LAMBERTINI 1675-1758 pape 1740-1758 Écrit par André DUVAL • 459 mots Né à Bologne, Prospero Lambertini, pourvu d'une solide formation théologique et canonique, mena de front une vie de fonctionnaire ecclésiastique, exerçant diverses charges au sein de l'administration pontificale, et une vie de recherche scientifique, qui le maintint en liaison avec les grands érudits de son temps, Assemani, Mabillon, Montfaucon, Muratori. Archevêque d'Ancône 1727, puis de Bologn […] […] Lire la suite BENOÎT XV, GIACOMO DELLA CHIESA 1854-1922 pape 1914-1922 Écrit par Émile POULAT • 387 mots Successeur de Pie X, dont il assouplit la ligne sans en modifier ni l'orientation ni l'esprit. Giacomo Della Chiesa, né à Gênes, de famille noble, avait été le collaborateur de Rampolla d'abord à la nonciature de Madrid, puis à la secrétairerie d'État dont il gravit tous les échelons. À la réforme de celle-ci, Pie X le nomma archevêque de Bologne 16 déc. 1907, mais cardinal seulement en 1914, po […] […] Lire la suite BENOÎT XVI JOSEPH RATZINGER 1927- pape 2005-2013 Écrit par Raymond WINLING • 2 143 mots Le cardinal allemand Joseph Alois Ratzinger a été élu pape le 19 avril 2005 , pour succéder à Jean-Paul II sous le nom de Benoît XVI, nom qu'il a lui-même choisi, comme le veut la tradition. Son pontificat a été interrompu par l'annonce inattendue, le 11 février 2013, de sa démission motivée par le constat de son incapacité, due à une extrême faiblesse, à poursuivre son ministère. Cette renonciati […] […] Lire la suite BOSSUET JACQUES BÉNIGNE 1627-1704 Écrit par Jacques TRUCHET, Universalis • 3 921 mots • 1 média Dans le chapitre Un homme d'Église » […] Né à Dijon, Jacques Bénigne Bossuet appartient à une famille de hauts magistrats qui s'était signalée, dans les troubles de l'époque précédente, par sa fidélité à la royauté. Il fit ses études secondaires au collège des Jésuites de sa ville natale. Destiné de bonne heure à la carrière ecclésiastique tonsuré à huit ans, pourvu d'un canonicat à treize, il effectua des études supérieures à Paris, a […] […] Lire la suite CAMARA HELDER PESSOA 1909-1999 Écrit par Rubens RICUPERO • 893 mots Peter Hebblethwaite, biographe des grands pontifes du xx e siècle, disait que Jean XXIII avait été le premier pape chrétien » au sens évangélique tandis que Paul VI aurait été le premier pape moderne. Helder Câmara, ou dom Helder, comme il était généralement nommé, a été moderne et chrétien en même temps. Il est devenu le symbole même du renouveau social du catholicisme brésilien et latino-a […] […] Lire la suite CANONIQUE DROIT Écrit par Patrick VALDRINI • 8 003 mots Dans le chapitre Les Codes comme sources principales du droit » […] Le recours à la codification, bien que maintenant admis et habituel dans l'Église, est un phénomène tardif dans l'histoire des sources du droit canonique. Les premiers âges ont donné une forme au droit de l'époque en le présentant, dès le iv e siècle, dans des collections réunissant des sources éparses, décisions conciliaires, décrétales pontificales et même droit romain civil. Ces collections on […] […] Lire la suite CANONISATION Écrit par Joachim BOUFLET • 1 254 mots La canonisation est, dans l'Église catholique, l'acte par lequel un personnage est proclamé officiellement saint, c'est-à-dire arrivé à l'union parfaite avec le Christ. La notion de sainteté existe dans le christianisme dès l'origine, car, appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres mais au titre de son dessein et de sa grâce, justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont vé […] […] Lire la suite CASAROLI AGOSTINO 1914-1998 Écrit par Roland MINNERATH • 839 mots Le 8 juin 1998 disparaissait le cardinal Agostino Casaroli, ancien secrétaire d'État, figure emblématique de la diplomatie du Saint-Siège des années 1960 à 1990. Né en 1914 près de Plaisance Piacenza, Émilie-Romagne, prêtre en 1937, il fut formé à la diplomatie pontificale. Il ne sera jamais en poste dans une nonciature, mais travaillera toujours à la secrétairerie d'État, accomplissant à l'exté […] […] Lire la suite CATÉCHISME Écrit par François TRÉMOLIÈRES • 1 518 mots Dans la religion catholique, le mot catéchisme » désigne l'exposé du contenu minimal de la foi, destiné, par opposition à la catéchèse qui s'adresse aux catéchumènes, adultes se préparant au baptême à des baptisés ignorants, soit, d'abord, les enfants. Les deux termes sont cependant reçus aujourd'hui comme synonymes la distinction n'a en effet plus guère de raison d'être, vu l'infime minorit […] […] Lire la suite CATHOLICISME La crise postconciliaire Écrit par Michel de CERTEAU • 5 653 mots Le singulier du terme Église » contraste avec des pratiques et des croyances de plus en plus diversifiées – ou contradictoires – entre catholiques. Ces différences prolifèrent à mesure que s'épuise l'activité postconciliaire, fondée sur une utopie longtemps mobilisatrice. Elles se multiplient ou, simplement, elles réapparaissent dans le paysage où s'efface lentement, soleil couchant, le mythe r […] […] Lire la suite CATHOLICISME Le catholicisme contemporain Écrit par Paul THIBAUD • 3 354 mots • 1 média Lorsqu'on parlait du catholicisme vers le milieu du xx e siècle, la tâche n'était pas toujours facile. Au moins croyait-on savoir où le trouver dans les institutions qui en avaient le contrôle, l' Église avec ses fidèles, sa hiérarchie, ses mouvements, ses ordres religieux, ses paroisses. Ce monde n'était évidemment pas homogène ; on pouvait au moins en tracer les limites assez facilement à l'a […] […] Lire la suite CATHOLICISME Le pontificat de Benoît XVI Écrit par Giancarlo ZIZOLA • 5 813 mots Après le long règne de Jean-Paul II, les cardinaux réunis en conclave en 2005 ont sans doute ressenti la nécessité de passer d'une papauté itinérante à une papauté de trône », plus soucieuse d'intérioriser la foi catholique que de poursuivre une politique spectaculaire d'affirmation mondaine de l'Église romaine. Ce dessein impliquait également de discipliner l'enthousiasme des mouvements ecclé […] […] Lire la suite CATHOLICISME Les nouveaux mouvements ecclésiaux Écrit par Salvatore ABBRUZZESE • 2 474 mots Les nouveaux mouvements ecclésiaux qui s'affirment au sein de l'Église catholique à partir des années 1970 signalent la reprise d'une spiritualité laïque. Ils s'expriment sous la forme de groupements communautaires à l'heure d'une société apaisée dans ses rapports avec l'Église et désidéologisée » dans ses pratiques culturelles. L'exigence d'une foi retrouvée par une démarche spirituelle intérie […] […] Lire la suite CATHOLICISME LIBÉRAL ET CATHOLICISME SOCIAL Écrit par René RÉMOND • 7 280 mots Catholicisme libéral, catholicisme social, démocratie chrétienne trois courants de pensée qu'il serait déraisonnable de traiter comme s'ils n'avaient entretenu aucune sorte de relation réciproque. Assurément, ce qui les différencie est souvent essentiel entre catholiques libéraux et démocrates chrétiens, il y a toute la distance qui sépare au xix e siècle le libéralisme de la démocratie, et, […] […] Lire la suite CENSURE Écrit par Julien DUVAL • 6 228 mots • 1 média Dans le chapitre Ordre public et bonnes mœurs » […] Ces périodes particulières mises à part, le contrôle étatique des publications a été très limité au xx e siècle. L'assouplissement de la législation traduit certainement un progrès de la liberté d'expression, mais il tient aussi à l'affaiblissement du rôle social de l'écrit face aux nouveaux moyens de communication. En revanche, il faut souligner que le développement du cinéma et de la télévisio […] […] Lire la suite CHARISMATIQUE MOUVEMENT Écrit par Charles BALADIER • 904 mots On appelle mouvement ou renouveau charismatique » la branche catholique d'un phénomène qui, une soixantaine d'années après la fondation des sectes pentecôtistes dites désormais historiques, veut redonner vigueur, comme au temps des premiers chrétiens, aux charismes personnels et qui affecte, à des degrés divers, la plupart des grandes Églises. Dans la tradition chrétienne, le substantif char […] […] Lire la suite CHARRON PIERRE 1541-1603 Écrit par Bernard CROQUETTE • 1 129 mots Homme d'Église et homme de lettres français, Pierre Charron est connu surtout comme moraliste. Il abandonne l'étude du droit pour celle de la théologie et est ordonné prêtre. Il se signale par son enseignement et surtout par ses sermons. Les évêques se disputent bientôt, en ces temps troublés, cet éloquent champion de la foi catholique, chez qui la clarté et l'ordre n'interdisent pas la fougue, et […] […] Lire la suite CHEMIN NÉOCATÉCHUMÉNAL Écrit par Gordon URQUHART • 1 133 mots Le Néocatéchuménat, également connu sous le nom de Chemin néocatéchuménal, ou plus simplement le Chemin », est peut-être le plus controversé des nouveaux mouvements ecclésiaux qui ont rapidement prospéré au sein de l'Église catholique dans la seconde moitié du xx e siècle, bénéficiant en particulier de la protection de Jean-Paul II. Le mouvement est fondé en 1964 par un artiste peintre, Franci […] […] Lire la suite CHILI Écrit par Raimundo AVALOS, Olivier COMPAGNON, Roland PASKOFF, Sergio SPOERER, Sébastien VELUT, Universalis • 19 444 mots • 17 médias Dans le chapitre Un régime en quête de légitimité » […] Dans un premier temps, la junte militaire bénéficie d'importants soutiens intérieurs et extérieurs qui lui permettent d'asseoir son pouvoir. De larges secteurs de la société, des classes moyennes dont les revenus étaient rongés par l'inflation aux élites industrielles et financières, approuvent l'intervention des forces armées qui rétablit l'ordre public, met un terme aux grèves qui paralysaient l […] […] Lire la suite CICOGNANI AMLETO GIOVANNI 1883-1973 Écrit par Paul MORELLE • 805 mots Né le 24 février 1883 dans une famille modeste de Brisighella, en Romagne Italie, frère cadet du cardinal Gaetano Cicognani, Amleto Giovanni Cicognani fit ses études au séminaire de Faenza avant d'être ordonné prêtre le 23 septembre 1905. Énergique, passionné pour l'étude, imbattable en droit canon, il obtint les grades de docteur en philosophie, en théologie et en droit ecclésiastique. En 1910, […] […] Lire la suite CLÉMENT VIII, IPPOLITO ALDOBRANDINI 1536-1605 pape 1592-1605 Écrit par Universalis • 379 mots Ippolito Aldobrandini est né le 24 février 1536 à Fano États pontificaux et mort le 5 mars 1605 à Rome. Titulaire de nombreuses charges ecclésiastiques, il est fait cardinal en 1585 par Sixte V 1585-1590, puis élu pape le 30 janvier 1592, et intronisé le 9 février sous le nom de Clément VIII. Depuis 1562, la France est en proie aux guerres de religion opposant les Huguenots protestants aux c […] […] Lire la suite CLÉMENT XI, GIANFRANCESCO ALBANI 1649-1721 pape 1700-1721 Écrit par André DUVAL • 532 mots Né à Urbino, G. Albini, après ses études au Collège romain, fit carrière dans l'administration pontificale ; il devint secrétaire aux Brefs en 1687 et fut créé cardinal en 1690. Homme austère, il n'accepta qu'avec répugnance la charge pontificale. Caractère assez indécis, trop confiant dans la bonne foi de ses partenaires, il ne réussit qu'assez médiocrement dans ses diverses entreprises. Les inte […] […] Lire la suite CLERGÉ CONSTITUTIONNEL Écrit par Bernard PLONGERON • 980 mots Au sens strict, les constitutionnels » ne comprennent que les fonctionnaires publics ecclésiastiques évêques, curés et vicaires décret du 27 nov. 1790 ; prédicateurs 27 mars 1791 ; chapelains et aumôniers d'hôpitaux et de prisons 15-17 avr.. Les assermentés » englobent les religieux non astreints au serment de 1790 et les ralliés tardifs, y compris les jureurs de Liberté-Égalité 14 ao […] […] Lire la suite CLERGÉ RÉFRACTAIRE Écrit par Bernard PLONGERON • 980 mots L'ensemble des prêtres et évêques qui, sous la Révolution, refusèrent de prêter serment à la Constitution civile du clergé, votée par l'Assemblée constituante le 12 juillet 1790. Étant donné l'imbrication des professions de foi romaine et royaliste, et compte tenu de la vague des rétractations de serment à l'automne de 1791, la situation de prêtre réfractaire ne devient nette qu'après l'abolition […] […] Lire la suite CODE DE DROIT CANONIQUE Écrit par Jean-Urbain COMBY • 223 mots Réalisation d'un projet annoncé par Pie X en 1904, le Codex juris canonici est promulgué le 27 mai 1917 par Benoît XV. Renonçant à une longue tradition, l'entreprise menée par M gr Gasparri veut remplacer par une codification claire, à l'image des Codes civils français et allemands, les ouvrages disparates qui fondaient la législation de l'Église depuis le Moyen Âge. Aboutissement de la centrali […] […] Lire la suite CODE NOIR 1685 Écrit par Louis SALA-MOLINS • 1 586 mots Dans le chapitre Principe et économie » […] L'esclave est la propriété du maître, lequel est sujet du roi. Le roi s'adresse à ses sujets à propos de leurs esclaves préambule il ne saurait leur parler directement, dépourvus qu'ils sont d'existence juridique ailleurs qu'au chapitre des biens légitimement acquis. En féodalité et en monarchie, lois, us et coutumes définissent juridiquement, par toutes sortes de médiations, le lien tramé ent […] […] Lire la suite COMMUNION ET LIBÉRATION Écrit par Gordon URQUHART • 1 295 mots L'organisation Communion et libération trouve ses origines dans un mouvement de jeunesse italien, Gioventu studentesca, fondé en 1954 par un prêtre milanais professeur d'école secondaire, M gr Luigi Giussani 1922-2005, et n'a revêtu son nom et sa forme définitifs qu'en 1969. Au tout début des années 1970, il était devenu le plus politisé des nouveaux et influents mouvements ecclésiaux Focol […] […] Lire la suite CONCILE Écrit par Bernard DUPUY • 5 666 mots • 2 médias Dans le chapitre Les conciles œcuméniques » […] Si étonnant que cela puisse paraître, il n'existe pas de liste officielle des conciles reconnus comme œcuméniques par l'Église catholique. Cette indétermination, qui laisse une certaine latitude d'interprétation concernant l'œuvre des conciles, a d'ailleurs sans aucun doute une signification œcuménique. Tel concile, purement oriental, comme celui de Constantinople 381, a été finalement reçu comm […] […] Lire la suite CONCORDAT Écrit par Roland MINNERATH • 2 527 mots • 1 média Dans le chapitre Historique » […] Les concordats sont apparus au xi e siècle à la suite de la réforme grégorienne, dont ils manifestent deux acquis la papauté a reconquis son autonomie par rapport à l'empereur germanique et elle est en mesure d'engager les Églises locales face au pouvoir temporel, plus efficacement que ces dernières ne pourraient ou ne voudraient le faire. On peut considérer le concordat de Worms 1122, qui m […] […] Lire la suite CONCORDAT DE 1801 Écrit par Jean LEFLON • 4 354 mots Il faut se replacer dans l'atmosphère du temps pour mesurer ce que comportait de nouveau le concordat conclu par Pie VII avec Bonaparte. Par la reconnaissance du gouvernement consulaire, ce traité rompait l'alliance séculaire de l'Église et de la monarchie légitime Bonaparte, élu par le peuple, se trouvait légitimé, et, par là, étaient consacrés les principes de 1789 sur l'origine de l'autorité […] […] Lire la suite CONSEIL ŒCUMÉNIQUE DES ÉGLISES, en bref Écrit par Jacques-Noël PÉRÈS • 228 mots Le rapprochement des chrétiens répond, dès la seconde moitié du xix e siècle, à un double mouvement confessionnel, les Églises cherchant à propager leur témoignage, mais aussi interconfessionnel, unissant dans la réflexion et l'action les chrétiens malgré les divisions confessionnelles. L'œuvre missionnaire et l'action sociale posaient ainsi la question de la place de ces Églises dans le monde. […] […] Lire la suite CONTRE-RÉFORME Écrit par Jean DELUMEAU • 4 234 mots • 2 médias Dans le chapitre Les mesures générales » […] Les premiers martyrs protestants moururent à Anvers en 1523. En France, les derniers galériens huguenots ne furent libérés qu'en 1775. L'esprit de Contre-Réforme a donc été tenace. Les premières mesures générales de lutte contre le protestantisme furent la reconstitution en 1542 du tribunal de l' Inquisition, placé sous le contrôle de la congrégation du Saint-Office, et la création, l'année suivan […] […] Lire la suite DE AUXILIIS CONGRÉGATIONS Écrit par Jean-Robert ARMOGATHE • 752 mots La première des Congregationes de auxiliis divinae gratiae , c'est-à-dire des assemblées de théologiens catholiques réunies à propos du molinisme, s'est tenue à Rome à titre de commission de censure chargée de se prononcer sur le livre de Molina, Concordia liberi arbitrii cum gratiae donis 1588, mis en cause en juin 1597 par le dominicain D. Báñez. Elle trancha, après deux sessions et de nombre […] […] Lire la suite DÉMOCRATIE CHRÉTIENNE Écrit par Pierre LETAMENDIA, Universalis • 6 307 mots • 1 média La démocratie chrétienne est un mouvement qui cherche à promouvoir, au sein d'une société démocratique et pluraliste, une politique conforme au message qu'expriment l'Évangile, la doctrine sociale des Églises et les travaux de penseurs chrétiens. Autonome vis-à-vis des organisations ecclésiales, mais enracinée dans de larges fractions du peuple chrétien, elle reçoit aussi le soutien d'agnostiques […] […] Lire la suite DEUXIÈME CONCILE DU VATICAN Écrit par Jean-Urbain COMBY • 196 mots • 1 média Le 25 janvier 1959, le pape Jean XXIII annonce son intention de réunir un concile œcuménique auquel il assigne deux buts, une adaptation mise à jour, aggiornamento de l'Église à un monde en pleine mutation et le retour à l'unité des chrétiens. Le travail des commissions préparatoires conduit à l'ouverture solennelle du 11 octobre 1962. Sur 2 800 Pères invités évêques et supérieurs d'ordres, 2 […] […] Lire la suite DÖLLINGER JOHANN IGNAZ VON 1799-1890 Écrit par Roger AUBERT • 925 mots Ecclésiastique et universitaire allemand, historien de l'Église et adversaire de l'infaillibilité pontificale. Né dans une famille de professeurs à Bamberg Bavière, ordonné prêtre en 1822, docteur en théologie en 1826, Döllinger est nommé cette même année professeur à l'université de Munich, où il demeurera jusqu'à sa mort. Rêvant depuis sa jeunesse d'un apostolat intellectuel et devenu un intim […] […] Lire la suite DREWERMANN EUGEN 1940- Écrit par Jean-Pierre BAGOT • 979 mots Dans le chapitre Sanction du non-conformisme » […] Le conflit avec son évêque, et par là avec la hiérarchie catholique, est d'abord d'ordre pastoral il refuse d'exclure a priori de la communion les divorcés remariés ou les protestants. S'ajoute à ce non-conformisme un pacifisme dérangeant et des prises de position écologistes inhabituelles. Puis, en 1989, la publication de Kleriker Fonctionnaires de Dieu provoque un véritable choc. Fort de […] […] Lire la suite DUVAL LÉON-ÉTIENNE 1903-1996 Écrit par Étienne FOUILLOUX • 1 024 mots Comment se fait-il que certaines personnalités se heurtent constamment à l'actualité la plus brûlante ? Le cardinal Duval fut de celles-là jeune clerc, il est envoyé à Rome pour finir ses études en 1926, alors qu'éclate la crise entre Pie XI et l'Action française ; en 1942, il devient vicaire général du diocèse d'Annecy, bientôt déchiré par une guerre civile franco-française ; en 1954, il est no […] […] Lire la suite ÉGLISE, architecture Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG • 8 056 mots • 2 médias Dans le chapitre Le triomphe de la société laïque » […] Il est encore difficile de porter un jugement sur les conséquences du dernier concile de l'Église catholique, qui porte le nom de Vatican II 1962-1965. Il paraît déjà, dans le domaine de l'architecture catholique, être aussi déterminant que l'édit de Milan, le césaro-papisme carolingien, la réforme grégorienne et les conciles de Latran IV 1215 et de Trente 1545-1563. Les décisions qui y ont […] […] Lire la suite ÉLECTION DE JEAN-PAUL II Écrit par Jean-Urbain COMBY • 236 mots • 1 média On a insisté sur le rôle du cardinal Koenig, archevêque de Vienne, dans la proposition de la candidature du Polonais Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie, Vienne étant alors un trait d'union entre Europe de l'Est et Europe de l'Ouest séparées par le rideau de fer. Après le court pontificat de Jean-Paul I er Albino Luciani, ancien archevêque de Venise qui n'avait duré que trente-trois jours, […] […] Lire la suite EMPIRE SECOND 1852-1870 Écrit par Stella ROLLET • 12 843 mots • 9 médias Dans le chapitre Libéraliser pourquoi ? » […] En France, l’heure est à une libéralisation, très progressive, de l’Empire. Le régime connaît en effet, en dépit de ses succès extérieurs, une forme d’essoufflement à partir de 1856. Le Corps législatif, quoique presque exclusivement bonapartiste, ne se montre pas aussi docile qu’on aurait pu le penser, en particulier sur les questions financières. Il n’hésite pas à critiquer les nouveaux impôts e […] […] Lire la suite ESCRIVÁ DE BALAGUER JOSÉ MARÍA 1902-1975 Écrit par Guy HERMET • 776 mots Bien que sa notoriété s'efface derrière celle de l'Opus Dei, son œuvre dans les deux sens du terme, José Maria Escriva de Balaguer y Albas fut l'une des figures les plus singulières et les plus controversées du catholicisme du milieu du xx e siècle, en même temps qu'une des personnalités les plus connues et les plus discutées de l'Espagne d'après la guerre civile. Le futur président général de l' […] […] Lire la suite ÉTATS DU PAPE repères chronologiques Écrit par Vincent GOURDON • 666 mots 755-756 À l'appel du pape Étienne II, menacé par les Lombards, l'armée franque de Pépin descend en Italie. Les territoires conquis sur les Lombards, autour de Ravenne et de Rome, sont donnés au pape, sous le nom de Patrimoine de Saint-Pierre ». 846 Les basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul-Hors-les-Murs de Rome sont pillées par les Sarrasins. En réponse, le pape Léon IV fortifie le quartier du […] […] Lire la suite EUROPE Diversité religieuse Écrit par Michel MIAILLE, Kathy ROUSSELET • 11 341 mots Dans le chapitre Redéfinition des relations Églises-État » […] Les mouvements religieux ont eu à affronter, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, la douloureuse question de la compromission des hiérarchies religieuses avec le pouvoir communiste pendant la période soviétisée. Peu à peu, le débat s'est néanmoins apaisé. En Russie, il a laissé la place à la vénération des nouveaux martyrs de la foi, persécutés lors des premières années de pouvoir […] […] Lire la suite FAN ZHONGLIANG JOSEPH 1918-2014 Écrit par Universalis • 209 mots Ecclésiastique chinois catholique romain, Joseph Fan Zhongliang fut un prélat de l’Église clandestine de Chine, resté fidèle à Rome et non reconnu par les autorités du pays. Joseph Fan Zhongliang naît le 13 janvier 1918 à Shanghai. Baptisé en 1932, il entre dans la Compagnie de Jésus six ans plus tard. Il est ordonné prêtre en 1951, deux ans après la prise du pouvoir par Mao Zedong. Refusant de co […] […] Lire la suite FÉBRONIANISME Écrit par Bernard ROUSSEL • 780 mots Stimulé par le richérisme et le jansénisme, apparenté en un certain sens au gallicanisme et au joséphisme, le fébronianisme se développa dans l'Église catholique des pays germaniques à la suite de la publication, en 1763, d'un traité intitulé De statu Ecclesiae et legitima potestate Romani pontificis, liber singularis ad reuniendos dissidentes in religione christianos compositus . L'auteur, qui pr […] […] Lire la suite FELTIN MAURICE 1883-1975 Écrit par Jean BOURDARIAS • 586 mots Né à Delle Territoire-de-Belfort, le cardinal Maurice Feltin, après des études classiques chez les bénédictins de Delle-Mariastein, puis chez les jésuites de Lyon, a reçu sa formation philosophique et théologique au séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux, près de Paris. Ordonné prêtre le 3 juillet 1909, il est vicaire de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine de Besançon jusqu'à la Première G […] […] Lire la suite FOCOLARI Écrit par Gordon URQUHART • 1 299 mots Fondé en 1943 par une institutrice italienne de vingt-trois ans, Silvia surnommée Chiara Lubich 1920-2008, dans la ville de Trente alors occupée par les nazis, le mouvement des Focolari Opus Mariae, Œuvre de Marie est, par ses effectifs, la plus importante et la plus influente de ces organisations d'un nouveau type qui ont connu un développement rapide au sein de l'Église romaine dans la s […] […] Lire la suite FRANÇAISE LITTÉRATURE, XVIIe s. Écrit par Patrick DANDREY • 7 270 mots Dans le chapitre L’éloquence et la foi » […] Sinon face à eux, du moins sur le pôle opposé, celui de la foi ardente et agissante en ce siècle qui court entre l’édit de Nantes 1598 et sa révocation 1685, on ne compte plus les apologistes, les prédicateurs et les pasteurs des âmes, dont certains ont laissé une œuvre entrée en littérature, alors qu’ils n’aspiraient qu’à faire entrer en meilleure religion leurs auditeurs. Théologien, précep […] […] Lire la suite FRANC-MAÇONNERIE Écrit par Roger DACHEZ, Luc NEFONTAINE • 10 703 mots Dans le chapitre Développement de la franc-maçonnerie en France » […] Dès 1725, une loge est fondée à Paris, rue des Boucheries, dans le quartier Saint-Germain, par quelques Anglais, Écossais et Irlandais. Les Français, d'abord des aristocrates puis de bons bourgeois, ne tarderont pas à suivre. Vingt ans plus tard, il y a plus de vingt loges dans la capitale et au moins autant en province. À partir de 1737, l'attention du public est attirée vers la franc-maçonnerie […] […] Lire la suite FRANÇOIS 1936- , pape 2013- Écrit par Matt STEFON, Universalis • 1 629 mots • 1 média Dans le chapitre Élection au Saint-Siège » […] Lors du conclave de mars 2013, Jorge Mario Bergoglio est élu au cinquième tour de scrutin. Il choisit le nom de François, en l'honneur de deux saints François d'Assise, l'inspirateur de l'ordre des Franciscains, héraut d'une vie humble au service des pauvres, et François Xavier, un des fondateurs de la Compagnie de Jésus. Bien qu'il soit le premier pape à choisir le nom de François et que la pl […] […] Lire la suite FRANÇOIS XAVIER AU JAPON Écrit par Jean-Urbain COMBY • 196 mots • 1 média François Xavier est l’un des sept compagnons qui prononcent le vœu de Montmartre autour d’Ignace de Loyola en 1534. Dans l’esprit de la règle de fondation de la Compagnie de Jésus 1540, il est désigné comme missionnaire pour les Indes. Arrivé à Goa en 1542, sans connaître les langues ni les cultures indiennes, il baptise plusieurs milliers de personnes dans le sud-est de l’Inde, après une catéch […] […] Lire la suite GALLICANISME Écrit par Jean DELUMEAU • 3 703 mots Le gallicanisme n'est qu'un cas particulier d'un antiromanisme qui s'est souvent manifesté dans l'histoire chrétienne. Poussée à la limite, l'hostilité à Rome conduisit à la sécession protestante. Mais, cette révolte mise à part, la défiance à l'égard de la papauté, plus ou moins vive selon les temps et les lieux, ne cessa guère de se faire jour d'une façon ou de l'autre au cours des siècles, soit […] […] Lire la suite GHETTO Écrit par Gérard NAHON • 4 199 mots • 1 média Dans le chapitre Le quartier juif médiéval » […] S'il existe dans le haut Moyen Âge un quartier juif dans plusieurs villes, les juifs ne sont pas contraints d'y résider. Si, parfois même, de tels quartiers sont établis par un prince, il n'est pas encore question d'y confiner ses habitants. En 1084, par exemple, à Spire, l'évêque Rüdiger crée en faveur des juifs un quartier entouré de murs, afin de les attirer dans sa cité. La charte stipule qu' […] […] Lire la suite GRÉGOIRE XIII UGO BONCOMPAGNI 1502-1585 pape 1572-1585 Écrit par Universalis • 506 mots Né le 7 juin 1502 à Bologne, Ugo Boncompagni fait ses études à l'université de la ville, où il enseigne la jurisprudence de 1531 à 1539. Expert en droit canon, il est envoyé par Pie IV au concile de Trente en 1561 et y reste jusqu'en 1563. Pie IV le nomme cardinal en 1565 et l'envoie comme légat en Espagne. À la mort de Pie V, Boncompagni est élu pape le 14 mai 1572 et prend le nom de Grégoire X […] […] Lire la suite GRÉGOIRE XVI, BARTOLOMEO ALBERTO CAPPELLARI 1765-1846 pape 1831-1846 Écrit par Roger AUBERT • 1 022 mots Né à Belluno en Vénétie, entré en 1783 chez les Camaldules, où il reçut le nom de Mauro, le futur Grégoire XVI se consacra pendant un quart de siècle aux études théologiques et publia, en 1799, un ouvrage apologétique qui devait exercer une grande influence sur le développement du mouvement ultramontain Il Trionfo della Santa Sede . Puis, peu à peu, il eut l'occasion de s'initier à la complexité […] […] Lire la suite GUTIÉRREZ GUSTAVO 1928- Écrit par Universalis • 418 mots Prêtre dominicain et théologien péruvien, Gustavo Gutiérrez est né à Lima en 1928. Ordonné prêtre en 1959, il est titulaire d'un diplôme de médecine de l'université nationale du Pérou à Lima 1950. Il étudie également la philosophie et la psychologie à l'université catholique de Louvain et la théologie à l'université grégorienne de Rome ainsi qu’à l'université catholique de Lyon, où il obtient u […] […] Lire la suite GUYART MARIE 1599-1672 Écrit par André VACHON • 874 mots Première religieuse missionnaire de la chrétienté, supérieure et fondatrice des Ursulines de Québec, mystique doublée d'une femme d'affaires, Marie Guyart, en religion Marie de l'Incarnation, occupe une place privilégiée dans l'histoire religieuse de la Nouvelle-France. Vingt ans avant l'arrivée en Nouvelle-France du premier évêque, le vicaire apostolique François de Laval, cette intrépide mission […] […] Lire la suite HALIFAX CHARLES LINDLEY WOOD 2e vicomte de 1839-1934 Écrit par Étienne FOUILLOUX • 338 mots Né dans une famille proche du trône d'Angleterre — son père, premier vicomte de Halifax fut, à plusieurs reprises, ministre de la reine Victoria —, C. L. Wood, compagnon de jeunesse et ami du futur Édouard VII, se prépare à une brillante carrière publique par la fréquentation d'Eton et d'Oxford. C'est là que son anglicanisme de naissance reçoit le choc du puissant réveil religieux qui secoue la vé […] […] Lire la suite HARNACK ADOLF VON 1851-1930 Écrit par Jean HADOT • 1 773 mots Dans le chapitre L'essence du christianisme » […] Adolf von Harnack, né à Dorpat en Estonie, dans une famille luthérienne très traditionaliste, participa, dès l'âge de dix-neuf ans, à un concours sur Marcion, travail qui devait l'orienter pour toute sa vie. Sa dissertation doctorale à Leipzig en 1873 portait sur les sources du gnosticisme. Il commença alors une fulgurante carrière universitaire. À Leipzig, il entreprend, avec Th. Zahn et O. von G […] […] Lire la suite HEENAN JOHN CARMEL 1905-1975 Écrit par Universalis • 944 mots Cardinal-prêtre de l'Église romaine, huitième archevêque de Westminster et primat de l'Église catholique d'Angleterre et du pays de Galles, John Carmel Heenan est né à Ilford Essex dans une famille d'Irlandais émigrés. Il fit ses études classiques au collège des jésuites de Stamford Hill, puis au collège St. Cuthbert à Ushaw. Il se prépara au sacerdoce à Rome, au Collège anglais, étudiant la phi […] […] Lire la suite HISTOIRE Histoire et historiens Les usages sociaux de l'histoire Écrit par Olivier LÉVY-DUMOULIN • 3 818 mots • 3 médias Dans le chapitre Entre science et propagande » […] La force argumentative et justificatrice de la tradition ou de l'héritage de ce qui a été explique pourquoi le recours à l'histoire est une constante ; les progrès du savoir de la Renaissance et du xix e siècle en renforcent l'attrait. Depuis le xvi e siècle, la discipline, consacrée pour sa capacité à discriminer le vrai du faux, a suscité des commandes toujours plus nombreuses au service des f […] […] Lire la suite INNOCENT X, GIAMBATTISTA PAMPHILI 1574-1655 pape 1644-1655 Écrit par Universalis • 365 mots Né le 7 mai 1574 à Rome, Giambattista Pamphili est juge ecclésiastique sous le pontificat de Clément VIII puis nonce du pape Grégoire XV à Naples. Il part ensuite en Espagne représenter le pape Urbain VIII, qui le fait cardinal en 1626. Il lui succède le 15 septembre 1644 sous le nom d'Innocent X. Élu grâce au soutien de cardinaux qui s'étaient opposés à son prédécesseur, Innocent X, déjà âgé, va […] […] Lire la suite INNOCENT XI, BENEDETTO ODESCALCHI 1611-1689 pape 1676-1689 Écrit par Universalis • 540 mots Benedetto Odescalchi naît le 19 mai 1611 à Côme, dans le duché de Milan. Il étudie le droit à l'université de Naples et intègre la curie sous le pontificat d'Urbain VIII. Le pape Innocent X le nomme cardinal en 1645, puis légat à Ferrare Italie et évêque de Novare Italie en 1650. Odescalchi est élu pape le 21 septembre 1676 sous le nom d'Innocent XI, contre la volonté de Louis XIV, qui s'oppo […] […] Lire la suite INQUISITION Écrit par Marcelin DEFOURNEAUX, Yves DOSSAT • 5 845 mots • 2 médias Dans le chapitre Organisation et procédure » […] De ses origines, l'Inquisition garde un caractère mixte tribunal spirituel, elle relève de l'autorité romaine, mais elle constitue en même temps un organisme du gouvernement espagnol. À sa tête se trouve un Conseil suprême placé sur le même plan que les autres, tels le Conseil de Castille, celui des Finances qui assistent le monarque. Son président, l'Inquisiteur général, et ses membres sont n […] […] Lire la suite INTÉGRISME Écrit par Émile POULAT • 5 685 mots • 1 média En son sens actuel, le mot intégrisme » est un terme du vocabulaire polémique, à forte nuance péjorative, qui est né dans les milieux catholiques français peu avant la Première Guerre mondiale, à un moment où les luttes de tendances se durcissaient. Forgé par les partisans de l'ouverture de l'Église au monde moderne, il vise les partisans de la concentration des catholiques entre eux. Il n'a pas […] […] Lire la suite JANSÉNISME Écrit par Louis COGNET, Jean DELUMEAU, Maurice VAUSSARD • 4 133 mots • 2 médias Dans le chapitre L' Augustinus » et Port-Royal » […] Le jansénisme fut d'abord une doctrine théologique fondée sur les écrits antipélagiens de saint Augustin. Après Baïus 1513-1589, le Hollandais Jansen 1585-1638 , évêque d'Ypres, affirma que, depuis le péché originel, la volonté de l'homme sans le secours divin n'est capable que du mal. Seule la grâce efficace peut lui faire préférer la délectation céleste à la délectation terrestre. Cette grâ […] […] Lire la suite JEAN-PAUL Ier, ALBINO LUCIANI 1912-1978 pape 1978 Écrit par Charles BALADIER • 132 mots Né à Canale d'Agordo, au pied des Dolomites, fils d'un ouvrier socialiste qui avait émigré pendant quelques années en France et en Allemagne, Albino Luciani avait été ordonné prêtre en 1935 puis évêque de Vittorio Veneto en 1958. Il était patriarche de Venise depuis 1970 et cardinal depuis 1973 lorsqu'il fut élu pape, le 26 août 1978. En prenant ce jour-là le nom de Jean-Paul, il indiquait son d […] […] Lire la suite JEAN-PAUL II, KAROL WOJTYLA 1920-2005 pape 1978-2005 Écrit par Jean-Claude PETIT, Giancarlo ZIZOLA • 6 396 mots • 5 médias Élu le 16 octobre 1978, à cinquante-huit ans seulement, au cours d'un conclave marqué par une contre-offensive de l'aile conservatrice, l'archevêque de Cracovie, Karol Wojtyla , est le premier pape slave et le premier non italien depuis Adrien VI 1522-1523. Polonais, il a souffert de l'occupation nazie puis du régime communiste. Le choix du double nom de Jean et Paul voulait symboliser son engag […] […] Lire la suite JEAN XXIII, ANGELO RONCALLI 1881-1963 pape 1958-1963 Écrit par John COGLEY • 3 096 mots • 1 média Jean XXIII , de son vrai nom Angelo Giuseppe Roncalli, fut l'un des papes les plus populaires de tous les temps 1958-1963. Il inaugura une nouvelle ère dans l'histoire de l'Église catholique par sa volonté de modernisation ou aggiornamento , comme en témoigne la convocation à son initiative du deuxième concile du Vatican. Il promulgua également plusieurs encycliques, dont Pacem in terris , q […] […] Lire la suite JOSEPH II 1741-1790 empereur germanique 1765-1790 Écrit par Friedrich SCHREYVOGL, Universalis • 850 mots Empereur germanique 1765-1790, né le 13 mars 1741 à Vienne, mort le 20 février 1790 à Vienne. Quatrième enfant et fils aîné de Marie-Thérèse d'Autriche 1717-1780 et de François de Lorraine 1708-1765, le futur empereur François I er , le jeune Joseph reçoit une éducation sévère. Lorsque sa mère le nomme au Conseil d'État, il fait preuve d'une intelligence exceptionnelle et d'un vif intérêt […] […] Lire la suite JOURNAL D'UN THÉOLOGIEN. 1946-1956 Y. Congar Écrit par Christian HERMANSEN • 1 047 mots Depuis le décès du frère dominicain Yves Congar 1904-1995, le gros livre réalisé avec l'aide de quelques collaborateurs par Étienne Fouilloux, professeur d'histoire contemporaine à l'université Louis-Lumière-Lyon II, doit être considéré comme un témoignage précieux pour l'historiographie catholique du xx e siècle, portant précisément sur une période pré-conciliaire un peu oubliée. Paru en 2001 […] […] Lire la suite LAÏCITÉ Écrit par Jean BAUBÉROT, Émile POULAT • 7 623 mots • 2 médias Dans le chapitre Retour sur l'expérience française » […] Boniface VIII, le pape souffleté par l'envoyé du roi Philippe le Bel, ou l'attentat d'Anagni » 1303 cette image a traversé les siècles, et elle avait sa place dans tous les manuels d'histoire. Mais, si elle montre bien le choc des prétentions, elle ne dit rien sur le statut de la religion. Or ce que nous appelons laïcité est alors totalement impensable, à moins de parler d'une laïcité sacral […] […] Lire la suite LAÏCITÉ, notion de Écrit par Émile POULAT • 1 321 mots Dans le chapitre Les formes de la laïcité » […] Sa forme la plus ancienne et son premier noyau, c'est sans aucun doute la laïcité de l'État », quand on ne parlait encore ni d'État, ni de laïcité. L'expression est susceptible de recouvrir au moins trois sens. Sous l'Ancien Régime, l'État était laïque » en ce sens que ses liens étroits avec l'Église reposaient sur l'indépendance mutuelle des deux pouvoirs. L'Église ne gouvernait pas l'État, […] […] Lire la suite LAMENNAIS FÉLICITÉ DE 1782-1854 Écrit par Louis LE GUILLOU • 1 700 mots Voir, comme on le fait parfois, dans la rupture de Lamennais avec le catholicisme romain une réaction d'orgueil blessé après la condamnation de Paroles d'un croyant , et tenir sa révolte pour un affrontement purement personnel avec le pape Grégoire XVI, c'est risquer de passer à côté du drame qui s'est joué dans l' Église du xix e siècle et dont Féli » a été un des principaux acteurs. Par son œ […] […] Lire la suite LAMENTABILI DÉCRET 1907 Écrit par Émile POULAT • 320 mots Première intervention doctrinale du Saint-Siège dans la crise moderniste, ce décret du Saint-Office, daté du 3 juillet 1907, réprouvait et proscrivait une liste de soixante-cinq propositions erronées. Ces erreurs concernaient les droits de la critique savante face à l'enseignement de l'Église, l'inspiration divine de la Bible, la révélation chrétienne et la nature des dogmes, l'Incarnation et la R […] […] Lire la suite LATRAN ACCORDS DU 1929 Écrit par Vincent GOURDON • 208 mots • 1 média Signés par le pape Pie XI 1922-1939 et Mussolini, les accords du Latran règlent la question romaine », qui envenimait les relations entre la papauté et, par suite, les catholiques et l'État unitaire italien, depuis que ce dernier avait annexé Rome le 2 octobre 1870, mettant fin à l'existence millénaire des États du pape. La papauté, qui disposait déjà d'une souveraineté internationale reconn […] […] Lire la suite LEFEBVRE MARCEL 1905-1991 Écrit par Luc PERRIN • 1 066 mots • 2 médias Populaire défenseur de la messe en latin ou maurrassien impénitent, Athanase du xx e siècle » ou avocat obstiné d'une théologie attardée », M gr Lefebvre a suscité toute une imagerie d'Épinal. Rend-elle bien compte d'une affaire qui eut un large écho, spécialement en France, et aboutit à un nouveau schisme dans l'Église catholique ? Né à Tourcoing dans une famille très pieuse le 29 novembr […] […] Lire la suite LÉKAI LÁSZLÓ 1910-1986 Écrit par János BOÓR • 834 mots Primat de Hongrie, archevêque d'Esztergom, le cardinal László Lékai est né le 12 mars 1910 à Zalalövő, dans le sud-ouest de la Hongrie, dans une famille chrétienne pratiquante de trois enfants. Son père était un potier aisé. D'origine allemande, il s'est toujours senti hongrois, et, prêtre, il fait changer son nom, Lung, en Lékai. Il fut élève des piaristes, ordre religieux libéral. Il continue se […] […] Lire la suite LÉON XIII 1810-1903 pape 1878-1903 Écrit par Roger AUBERT • 2 398 mots • 1 média Léon XIII , qui fut à la tête de l'Église catholique durant le dernier quart du xix e siècle, était, malgré ses limites, un homme supérieur, et si sa politique n'a pas toujours été aussi géniale que certains l'ont affirmé, elle lui a toutefois permis de rendre au Saint-Siège, fort discrédité à la mort de son prédécesseur Pie IX, une autorité morale considérable et, par là, une puissance politiq […] […] Lire la suite LERCARO GIACOMO 1891-1976 Écrit par Jacques NOBÉCOURT • 1 145 mots Dans un épiscopat italien dont les principaux représentants hésitent à manifester une autonomie de pensée et d'action face au Saint-Siège, sans pour autant en contester l'autorité, Giacomo Lercaro, après le II e concile du Vatican, a surgi comme l'exemple même de la difficulté de cette ligne de conduite, et de son échec. Peut-être en avance sur l'évolution de l'Église vis-à-vis des problèmes ital […] […] Lire la suite LES PROVINCIALES, Blaise Pascal Fiche de lecture Écrit par Christian BIET • 1 419 mots • 1 média Les Provinciales, ou Lettres escrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères , sont un ensemble de dix-huit lettres anonymes vendues clandestinement à Paris, puis publiées sous le pseudonyme de Louis de Montalte de janvier 1656 à mai 1657. Violemment attaqués par les jésuites et par la majorité des évêques […] […] Lire la suite L'EUROPE DANS SON HISTOIRE. LA VISION D'ALPHONSE DUPRONT dir. F. Crouzet et F. Furet Écrit par Bernard VALADE • 1 218 mots Conçues par la Société des amis d'Alphonse Dupront et organisées sous la direction de François Crouzet et de François Furet, les Journées d'études qui se sont déroulées à Florence en septembre 1996 ont eu pour thème la représentation du destin européen dans l'œuvre d'un historien dont la renommée ne cesse de grandir. L'Europe dans son histoire Paris, 1996 rassemble les trente et une com […] […] Lire la suite LIBERTINAGE Écrit par Michel DELON • 3 267 mots Dans le chapitre De la liberté au dérèglement » […] L'histoire du mot se caractérise par des renversements sémantiques, des confusions et contaminations. Étymologiquement, le libertus ou le libertinus est à Rome un affranchi, un ancien esclave qui a reçu sa liberté. Libertinus est un statut social. Le mot désigne aussi plus tard un fils d'affranchi, donc marqué par une infériorité sociale. Un emploi particulier s'impose au Moyen Âge, qui fait du […] […] Lire la suite LOISY ALFRED 1857-1940 Écrit par Émile GOICHOT • 2 289 mots Deux traits caractérisent l'image habituellement reçue d'Alfred Loisy une spécialisation professionnelle – c'était un exégète , aux positions singulièrement critiques ; un rôle historique, circonscrit et conjoncturel – protagoniste de la crise moderniste , il semble rentrer dans l'obscurité après l'encyclique Pascendi et son excommunication nominative. Ces aspects ne sont pas accessoires, le s […] […] Lire la suite LUBAC HENRI DE 1896-1991 Écrit par Joseph DORÉ • 1 145 mots Né à Cambrai le 20 février 1896, entré au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1913, Henri de Lubac vécut l'essentiel de sa carrière théologique à Lyon. À la faculté de théologie de l'Institut catholique d'une part, où il enseigna, à partir de 1929, la théologie fondamentale et l'histoire des religions. Au scolasticat jésuite de Fourvière d'autre part, où il noua de riches amitiés et exerça une p […] […] Lire la suite LUSTIGER JEAN-MARIE 1926-2007 Écrit par Jean-Claude PETIT • 1 329 mots Singulière destinée que celle d'Aaron Lustiger, né à Paris le 17 septembre 1926, petit-fils d'un rabbin polonais du même nom, fils de commerçants juifs du XVIII e arrondissement de Paris et devenu, le 2 février 1981, archevêque de Paris ! Cette singularité ne quittera pas une personnalité hors du commun, admirée par les uns, contestée par les autres, que les médias chouchouteront jusqu'à sa mort, […] […] Lire la suite LUTHER MARTIN 1483-1546 Écrit par Martin BRECHT, Pierre BÜHLER • 11 985 mots • 4 médias Dans le chapitre L'héritage de Luther » […] Luther a marqué l'histoire ; son œuvre a fait école et débouché sur une tradition. Comme tous les héritages, cette dernière est ambiguë. En un jeu complexe de continuités et de ruptures, elle poursuit l'œuvre, mais en détermine aussi les effets, de manière plus ou moins heureuse. L'image de Luther qui en résulte fait histoire, souvent aux dépens de sa pensée, dans l'Église et dans la théologie. Lu […] […] Lire la suite MARTY FRANÇOIS 1904-1994 Écrit par Émile POULAT • 830 mots Un large béret, le sourire inimitable et le parler rocailleux, tel était le nouvel archevêque à qui Paul VI, en ce printemps de 1968, donnait la succession du cardinal Veuillot sur le siège de Paris. Il arriva le 29 avril. Ce jour-là, et bien qu'il fût Rouergat, il devint le plus illustre des Auvergnats de Paris. Pourquoi aurait-il écouté les conseilleurs qui l'invitaient à perdre son accent » ? […] […] Lire la suite MÈRE TERESA 1910-1997 Écrit par Anne SEBBA • 1 128 mots • 2 médias Au beau milieu d’un xx e siècle largement sécularisé, mère Teresa fut un témoin intransigeant de la foi religieuse traditionnelle. Elle a su capter la soif de spiritualité du monde entier, attirant à elle des soutiens bien au-delà de l'Église catholique, et fut tenue pour un suprême exemple d'humilité, de dévotion et de charité envers les plus pauvres parmi les pauvres. À une époque où la plupar […] […] Lire la suite MERRY DEL VAL RAFAEL 1865-1930 Écrit par Émile POULAT • 401 mots Cardinal secrétaire d'État de Pie X, né d'une mère irlandaise et d'un père espagnol, à Londres, où celui-ci était ambassadeur. Merry del Val y reçut sa première éducation et c'est là que le baron von Hügel le connut enfant. Léon XIII le distingua dès l'époque où il faisait ses études au séminaire, à Rome il le nomma à trente-deux ans archevêque de Nicée et président de l'Académie des nobles eccl […] […] Lire la suite MINDSZENTY JÓZSEF 1892-1975 Écrit par Thomas SCHREIBER • 784 mots Toute sa vie, Joseph Mindszenty redouta la destruction des structures traditionnelles de la Hongrie, nation millénaire, vieux pays catholique. D'ou son opposition, de sa jeunesse à sa mort, aux mouvements de gauche et d'extrême gauche. Né à Csehmindszent, petit village transdanubien, fils d'une famille de paysans, Joseph Pehm il fait magyariser son nom en 1941 est ordonné prêtre en 1915. Démêlés […] […] Lire la suite MIRARI VOS ENCYCLIQUE 1832 Écrit par Roger AUBERT • 613 mots Promulguée par le pape Grégoire XVI, l'encyclique Mirari vos fut publiée le 15 août 1832. Le Saint-Siège ayant été de divers côtés, y compris par Lamennais lui-même, saisi au sujet des doctrines de L'Avenir , l'examen en fut confié à la congrégation des Affaires ecclésiastiques extraordinaires. Les consulteurs furent unanimes à estimer que le pape ne pouvait garder le silence sous peine de paraît […] […] Lire la suite MISSIONS Écrit par Jean BAUBÉROT, Henry DUMÉRY, Antonin-Marcel HENRY, Anastasios YANNOULATOS • 17 262 mots • 6 médias Dans le chapitre La période des patronats xvie-xviie siècle » […] En 1492, les Espagnols s'emparent de Grenade, dernier point d'appui musulman dans la Péninsule. Le Portugal et l'Espagne, dont les caravelles se sont aventurées plus loin qu'on ne l'avait jamais fait, deviennent des puissances. Cependant, la Chrétienté, serrée depuis des siècles dans l'étau musulman et incapable de triompher des pirates turcs en Méditerranée, aspire à se libérer. L'idée naît de p […] […] Lire la suite MODERNISME, catholicisme Écrit par Émile POULAT • 5 231 mots Le xvii e siècle a connu, en littérature, la querelle des Anciens et des Modernes. Deux siècles plus tôt, avant même la réforme protestante, s'était affirmée dans l'Église une devotio moderna. Après la Révolution française, au contraire, moderne » s'appliquera, dans le langage catholique, à la société bourgeoise et libérale, portée au pouvoir par la chute de l'Ancien Régime, et deviendra entre […] […] Lire la suite NESTORIANISME Écrit par Hervé LEGRAND • 1 277 mots Dans le chapitre Du XVIe siècle à nos jours » […] Au xvi e siècle, l'Église nestorienne s'affaiblit encore à la suite de la politique d'union menée par Rome. Récusant la dévolution héréditaire du patriarcat d'oncle à neveu, en vigueur depuis 1450 et qui demeure la règle jusqu'au xx e siècle, un groupe dissident entra en communion avec Rome sous la conduite de Sulāqā. Ainsi commença la communauté chaldéenne catholique, qui, de nos jours, a in […] […] Lire la suite ŒCUMÉNISME Écrit par Jean BAUBÉROT, Georges CASALIS, Étienne FOUILLOUX • 6 380 mots • 1 média Dans le chapitre Le dialogue entre Genève et Rome » […] L'histoire des ruptures est jalonnée d'une série de tentatives pour rétablir l'unité brisée les conciles de Lyon 1274 et de Florence 1439 avaient essayé en vain de rapprocher les Églises d'Orient et d'Occident ; les réformateurs, tant Calvin que Luther et Bucer, conscients de viser à une catholicité évangélique, souhaitent un Concile qui soit vraiment représentatif de tous et qui renouerait […] […] Lire la suite OPUS DEI Écrit par Émile POULAT • 1 113 mots Société religieuse qui jouit dans l'Église catholique contemporaine d'un statut original, l'Opus Dei a été fondé en 1928 par un prêtre espagnol, José María Escrivá de Balaguer, né en 1902 à Barbastro, en Aragón, dans une famille de commerçants, et décédé à Rome le 26 juin 1975, avec une réputation de sainteté. J. M. Escrivá de Balaguer avait reçu à Madrid, le 2 octobre 1928, la révélation intérieu […] […] Lire la suite ORDRES RELIGIEUX Écrit par André DUVAL • 3 241 mots Dans le chapitre Du XVIe au XXe siècle dépassement des solutions acquises » […] Trois forces s'affirment au xvi e siècle critique évangélique, réinvention, juridisme conservateur, dont le jeu antagoniste commandera l'évolution des formes de vie religieuse jusqu'aux radicales remises en question d'aujourd'hui, après l'euphorie du II e concile du Vatican. Monachatus non est pietas ne pas confondre pratiques des cloîtres et valeur spirituelle », c'est au nom de ce culte […] […] Lire la suite OTTAVIANI ALFREDO 1890-1979 Écrit par Émile POULAT • 855 mots Le terrible cardinal Ottaviani n'est plus, il est allé rejoindre l'ombre de Torquemada c'est du moins ce qu'ont pu dire ou penser ses adversaires et ses victimes, se fondant sur l'image qu'ils se faisaient de lui, associée à celle qu'ils avaient du sinistre Saint-Office où le prélat avait fait sa carrière, la Congrégation pour la doctrine de la foi, héritière de la Sainte Inquisition. Voir en l […] […] Lire la suite PAPAUTÉ Écrit par Yves CONGAR • 5 487 mots • 3 médias Dans le chapitre De la Réforme à l'époque contemporaine » […] Pourtant le pouvoir papal, alors détenu par des pontifes plus soucieux de politique et d'humanisme que d'apostolat, devait rencontrer une opposition, partielle de la part du gallicanisme des rois de France et de la Sorbonne, et radicale de la part des différentes réformes du xvi e siècle, allant jusqu'au rejet du pouvoir papal par Luther 1519. Exacerbée dans son antagonisme au pape de Rome par […] […] Lire la suite PARAGUAY Écrit par Rubén BAREIRO-SAGUIER, Renée FREGOSI, Sylvain SOUCHAUD • 13 306 mots • 5 médias Dans le chapitre Les mouvements d'opposition » […] Pendant que le parti officiel se désagrège, l'opposition s'élargit et, pour la première fois depuis la guerre civile de 1947, il existe une volonté de gagner des espaces autres que ceux que la dictature permet d'occuper. Depuis 1986 se dessine une dynamique des mouvements de rue débutant avec les médecins et les infirmières de l'hôpital de Cliniques national qui réclament des augmentations de s […] […] Lire la suite PAROISSE, histoire Écrit par Solange MARIN • 612 mots À l'époque du haut Moyen Âge, la paroisse désigne le lieu de culte, l'église et, par extension, les terres dont elle est dotée par l'évêque pour sa subsistance avec les tenanciers qui y vivent et lui versent la dîme. Le recteur ou curé a la charge la cure des âmes de ces tenanciers qui sont tenus d'y remplir leurs devoirs de chrétiens depuis le baptême jusqu'à l'inhumation des leurs dans le cime […] […] Lire la suite PASCENDI ENCYCLIQUE 1907 Écrit par Émile POULAT • 372 mots Datée du 8 septembre 1907, et faisant suite au décret Lamentabili , l'encyclique Pascendi de Pie X signait la condamnation solennelle du modernisme — défini comme le collecteur de toutes les hérésies » — et, pour la première fois, présentait une synthèse du mouvement novateur tel qu'il était perçu à Rome. L'exposé doctrinal était suivi d'une partie disciplinaire. Cet exposé dressait un portrait […] […] Lire la suite PATRIMOINE ARTISTIQUE DES ÉGLISES DE PARIS Écrit par Georges BRUNEL • 2 817 mots Un touriste qui parcourrait aujourd'hui les églises de Rome, de Naples ou de Venise en se servant d'un guide du xviii e siècle trouverait généralement dans son livre l'explication de ce qu'il voit. À Paris, ce ne serait pas le cas. Dans les capitales italiennes, le patrimoine des églises est le produit d'une accumulation lente et continue ; aucune catastrophe n'a bouleversé la sédimentation des s […] […] Lire la suite PAUL V, CAMILLO BORGHÈSE 1552-1621 pape 1605-1621 Écrit par Universalis • 734 mots Né le 17 septembre 1552 à Rome, mort le 28 janvier 1621 à Rome, Camillo Borghese est un brillant canoniste, qui a fait partie des émissaires de la curie romaine au royaume d'Espagne avant d'être nommé cardinal par le pape Clément VIII 1536-1605, pape 1592-1605 en 1596. En 1603, il devient vicaire de Rome puis est élu pour succéder au pape Léon XI 1535-1605, pape 1 er avril 1605-27 avril 1605 […] […] Lire la suite PAUL VI, GIOVANNI BATTISTA MONTINI 1897-1978 pape 1963-1978 Écrit par Émile POULAT • 3 244 mots • 1 média Le 21 juin 1963, le cardinal Gianbattista Montini, archevêque de Milan, élu par le conclave pour succéder à Jean XXIII, annonça qu'il choisissait le nom de Paul VI. Ce nom, qui n'avait plus été porté depuis le début du xvii e siècle, avait sûrement une valeur symbolique, mais laquelle ? Pour tout le monde, il évoquait Paul, l'Apôtre des gentils, et donc un programme missionnaire ». Pour les his […] […] Lire la suite PAYS-BAS Écrit par Christophe DE VOOGD, Frédéric MAURO, Guido PEETERS, Christian VANDERMOTTEN, Universalis • 35 700 mots • 24 médias Dans le chapitre Une mainmise confessionnelle » […] À partir de 1954, l'opposition entre groupes confessionnels et non confessionnels s'accentua et le système du cloisonnement se renforça. L'initiative en revint à l' Église catholique. En mai 1954, l'épiscopat publia un mandement qui causa une grande émotion. Ce document répétait, en termes renforcés, des thèses qui avaient déjà été avancées par les évêques. Sous peine de refus » des saints sacre […] […] Lire la suite PETITE ÉGLISE ET ANTICONCORDATAIRES Écrit par André DUVAL • 396 mots Le Concordat de 1801 entre Bonaparte et Pie VII fit d'assez nombreux mécontents soit dans le clergé, et plus particulièrement parmi les prélats gallicans d'ancien régime dépossédés de leur siège épiscopal, soit dans la population paysanne, bouleversée dans ses habitudes par la réduction du nombre des fêtes chômées, par les lois sur le mariage, les nouvelles circonscriptions des paroisses, etc. Le […] […] Lire la suite PIE IX, GIOVANNI MARIA MASTAI FERRETTI 1792-1878 pape 1846-1878 Écrit par Roger AUBERT • 3 001 mots • 1 média Élu pape relativement jeune, à cinquante-quatre ans, par des cardinaux qui se préoccupaient surtout d'apporter une solution aux problèmes politiques de l'État pontifical, Pie IX a échoué complètement sur ce plan, mais il a, par contre, au cours d'un pontificat exceptionnellement long 1846-1878, influé de façon profonde et durable sur l'évolution interne de l'Église catholique. Sans doute n'a-t- […] […] Lire la suite PIE VI, GIANNANGELO BRASCHI 1717-1799 pape 1775-1799 Écrit par André DUVAL • 429 mots D'une noble famille de Cesena, Giovanni Angelico Giannangelo Braschi fut élevé par les Jésuites. Juriste, il devint secrétaire du cardinal Raffo en 1740, puis secrétaire papal et chanoine de Saint-Pierre en 1755 ; il ne fut ordonné prêtre qu'en 1758. Nommé trésorier de l'Église romaine par Clément XIII 1766 et cardinal par Clément XIV 1773, il est élu pape en 1775. Se laissant d'abord absorb […] […] Lire la suite PIE VII, GREGORIO BARNABA CHIARAMONTI 1740-1823 pape 1800-1823 Écrit par André DUVAL • 853 mots Bénédictin à l'âge de seize ans, abbé du monastère Saint-Calliste à Rome en 1775, évêque de Tivoli en 1782, puis d'Imola en 1785, Gregorio Chiaramonti fut nommé cardinal la même année et élu pape à Venise en 1800. Le pontificat de Pie VII fut dominé par son conflit avec Napoléon I er . Négocié entre le Premier consul et le cardinal Consalvi, le concordat de 1801 restaurait la religion catholique e […] […] Lire la suite PIE V saint, ANTONIO GHISLIERI 1504-1572 pape 1566-1572 Écrit par André DUVAL • 341 mots Entré à l'âge de quatorze ans chez les Dominicains, prêtre en 1528, professeur de philosophie et de théologie, puis maître des novices et prieur, Antonio Ghislieri, remarquable par son zèle et l'austérité de sa vie, fit carrière dans les tribunaux et bureaux de l'Inquisition, que réorganisait le cardinal Jean-Pierre Caraffa, et devint ainsi commissaire général de l'Inquisition en 1551. Élu pape, C […] […] Lire la suite PIE XI, ACHILLE RATTI 1857-1939 pape 1922-1939 Écrit par Aline COUTROT • 1 038 mots • 2 médias Lors de son élection par le conclave, le cardinal Ratti est depuis quelques mois archevêque de Milan. C'est un érudit — il a été préfet de la bibliothèque Vaticane et enseigné la théologie et l'hébreu — mais aussi un pasteur qui catéchise les enfants des quartiers pauvres et un diplomate qui, au lendemain de la Première Guerre mondiale, a exercé les difficiles fonctions de visiteur apostolique dan […] […] Lire la suite PIE XII, EUGENIO PACELLI 1876-1958 pape 1939-1958 Écrit par Jacques NOBÉCOURT • 2 274 mots • 2 médias La situation de l'Église catholique dans le monde à la fin du xx e siècle échappe largement à l'analyse immédiate, du fait que les interprétations qu'en donne le pape Jean-Paul II et les décisions qu'il prend dans l'ordre institutionnel ne sont pas encore inscriptibles dans la durée. L'élection en 1978 de ce pape polonais a été perçue comme un événement considérable, mais les innovations qu'elle […] […] Lire la suite PIE X saint, GIUSEPPE SARTO 1835-1914 pape 1903-1914 Écrit par Émile POULAT • 1 444 mots Le pontificat de Pie X n'a duré que onze ans 1903-1914 ; c'est peu, comparé à celui de ses prédécesseurs immédiats Léon XIII 25 ans, Pie IX 31 ans, Grégoire XVI 15 ans, mais ce fut tout de même un pontificat marquant, dont l'influence a été profonde, voire décisive et, en certains domaines, durable. Quelque jugement, historique ou idéologique, que l'on puisse porter sur l'orientation don […] […] Lire la suite POLOGNE Écrit par Jean BOURRILLY, Georges LANGROD, Michel LARAN, Marie-Claude MAUREL, Georges MOND, Jean-Yves POTEL, Hélène WLODARCZYK, Universalis • 44 235 mots • 27 médias Dans le chapitre Catholicisme, mémoire et identité nationale » […] En vérité, l'ouverture du pays au monde, après quarante-cinq années de souveraineté limitée » au sein du bloc soviétique, suscitent de nombreuses interrogations, dont le débat politique n'est qu'une des expressions. Traditionnellement distante des institutions, la société polonaise s'identifie plus facilement à des représentations collectives. Plus communautaire, meurtrie par deux siècles d'épre […] […] Lire la suite PREMIER CONCILE DU VATICAN Écrit par Jean-Urbain COMBY • 208 mots • 1 média Le pape Pie IX convoque le concile du Vatican qui réunit sept cents évêques le 8 décembre 1869 dans la perspective de trouver les remèdes contre les si nombreux maux qui oppressent l'Église » – mais tous pensent que le sujet essentiel sera la définition de l'infaillibilité pontificale. La constitution Dei Filius 24 avril 1870 définit, face aux erreurs du rationalisme, du panthéisme, du fidéis […] […] Lire la suite PRÊTRES-OUVRIERS Écrit par Universalis • 823 mots On donne volontiers le titre de prêtre-ouvrier à tout prêtre qui sait se faire proche et compréhensif, attentif à la vie ordinaire et aux difficultés des petites gens, même s'il n'exerce pas un emploi salarié. Pourtant, nombre de prêtres au travail ne souhaitent pas s'appeler ainsi, soit qu'ils travaillent dans d'autres secteurs d'activité, soit qu'ils veuillent garder leur indépendance personnell […] […] Lire la suite PROPAGANDE Écrit par Xavier LANDRIN • 7 633 mots • 10 médias Dans le chapitre Le mot et l'idée » […] La genèse du terme propagande » constitue un indicateur des types de phénomènes qu'il a pu désigner. Pour évoquer l'émergence progressive du mot, les historiens font souvent référence à deux buttes chronologiques les activités de propagande de l'Église catholique contre la Réforme aux xvi e et xvii e siècles, et la mobilisation des opinions » dans le contexte révolutionnaire où le mot appa […] […] Lire la suite QUIÉTISME Écrit par Jacques LE BRUN • 1 778 mots Le quiétisme est une forme de la mystique chrétienne, tendant à l'hétérodoxie, qui a été condamnée en 1687 par une constitution du pape Innocent XI erreurs de Molinos et en 1699 par un bref d'Innocent XII erreurs relatives à l'amour pur de Dieu, à propos d'un livre de Fénelon. L'étymologie du mot évoque le complet repos, ou quiétude latin quies , dans lequel se trouverait l'âme plongée en Di […] […] Lire la suite RALLIEMENT Écrit par Xavier de MONTCLOS • 766 mots Le nom de ralliement » fut donné à la nouvelle direction politique que Léon XIII indiqua aux catholiques français en les engageant à accepter le régime républicain. Les prodromes du ralliement datent des années 1879-1880. Lorsque les républicains, parvenus au pouvoir, commencèrent à appliquer leur programme de laïcisation, le Saint-Siège conseilla à certains leaders catholiques d'abandonner tact […] […] Lire la suite RELIGION Religion et État Écrit par Louis de NAUROIS • 8 453 mots Dans le chapitre États confessionnels » […] Historiquement, pendant fort longtemps, jusqu'à la fin du xviii e siècle environ, tous les États ont été confessionnels. Si l'on s'en tient aux grandes religions monothéistes à vocation universaliste le judaïsme, le christianisme, l'islam, on constate ceci le judaïsme de l'Ancien Testament ne connaît pas la distinction du spirituel et du temporel, les autorités religieuses ne sont pas nettem […] […] Lire la suite RERUM NOVARUM ENCYCLIQUE 1891 Écrit par Roger AUBERT • 819 mots Titre d'une encyclique du pape Léon XIII, la première sur la question ouvrière. Publiée le 15 mai 1891, elle avait été préparée par le mouvement social catholique qui avait été amorcé en Allemagne par Mgr Ketteler et s'était développé au cours des années 1880 en France autour de La Tour du Pin et de Léon Harmel, en Autriche autour de Vogelsang, en Italie autour de Toniolo et du groupe romain de Mg […] […] Lire la suite RÉVOLUTION FRANÇAISE Écrit par Jean-Clément MARTIN, Marc THIVOLET • 29 554 mots • 3 médias Dans le chapitre L'affirmation des oppositions 1791 » […] La remise en cause des fondements de la vie publique est générale, ce qui provoque de multiples reclassements lus selon la grille politique qui s'impose peu à peu à tout le pays, classant les groupes et les individus selon leur soutien ou leur résistance à la Révolution. Si les quatre-vingt-trois départements, nouvellement créés, respectent globalement les cadres provinciaux, la désignation des ch […] […] Lire la suite ROME Écrit par Géraldine DJAMENT, Sylvia PRESSOUYRE • 11 408 mots • 14 médias Dans le chapitre L'enclave vaticane capitale de la catholicité » […] L'enclave vaticane, dont le régime est la monarchie absolue, occupe 0,44 kilomètre carré, et abrite le palais pontifical, la bibliothèque vaticane, les musées et les jardins. La chapelle Sixtine accueille le conclave chargé d'élire les papes. Il convient d'y ajouter plusieurs microterritoires au statut particulier les territoires dotés du privilège d'exterritorialité par exemple la basilique […] […] Lire la suite ROYAUME-UNI Histoire Écrit par Bertrand LEMONNIER, Roland MARX, Universalis • 43 798 mots • 66 médias Dans le chapitre L'âge des réformes » […] Rien n'annonce l'âge des réformes sous Henri VII ou dans les premières décennies du règne de Henri VIII , monté sur le trône en 1509. Au contraire, ces souverains ont lutté contre les héritiers des lollards et contre les thèses luthériennes, au moment où elles se sont propagées en provenance du continent Henri VIII les a personnellement réfutées dans un écrit qui lui vaut en 1521, du pape Léon […] […] Lire la suite RWANDA Écrit par François BART, Jean-Pierre CHRÉTIEN, Marcel KABANDA • 11 976 mots • 5 médias Dans le chapitre L'administration belge 1916-1962 » […] En 1925, le Territoire du Ruanda-Urundi est rattaché administrativement au Congo belge, sous l'autorité d'un vice-gouverneur général. Dès 1920, le ministre des Colonies Louis Franck avait décidé d'appuyer l'administration du pays sur l'organisation indigène ». Celle-ci est restructurée par le résident Georges Mortehan en 1926 et surtout par le gouverneur Charles Voisin au début des années 1930 […] […] Lire la suite SACRÉ-CŒUR DÉVOTION AU Écrit par Charles BERTHELOT DU CHESNAY • 980 mots • 1 média Depuis une centaine d'années, dans les pays catholiques, un cœur couronné d'épines, c'est un sacré-cœur ; une statue ou un tableau qui représente Jésus-Christ avec une poitrine rayonnante ou un cœur à la main, c'est encore un sacré-cœur ou une image du Sacré-Cœur. Si l'on affirme que la dévotion au Sacré-Cœur est en honneur dans l'Église catholique, il arrive que des esprits, même religieux, en so […] […] Lire la suite SCIENCES Science et christianisme Écrit par Jacques ROGER • 4 121 mots Dans le chapitre De Copernic à Newton » […] À partir du xv e siècle, l'humanisme puis la Renaissance bouleversèrent le paysage intellectuel européen. Il y eut, certes, un néopaganisme et une philosophie panthéiste très éloignés de la pensée chrétienne. Mais la rupture avec la scolastique médiévale se fit surtout au nom d'une nouvelle sensibilité religieuse et de la philosophie platonicienne. La science moderne, comme la Réforme protesta […] […] Lire la suite SECTES ET CATHOLICISME Écrit par Jean-François MAYER • 2 219 mots Dans le chapitre Une lente prise de conscience » […] Nous ferions pourtant erreur en tenant le cas français pour généralisable. Au xix e siècle, en effet, les activités missionnaires des nouvelles sectes » de l'époque s'étaient principalement dirigées vers les populations ou régions protestantes, jugées mieux préparées par la lecture de la Bible à accepter les lumières proposées. Ainsi, les vaudois du Piémont, auxquels leur histoire hors du com […] […] Lire la suite SIXTE V ou SIXTE QUINT, FELICE PERETTI 1521-1590 pape 1585-1590 Écrit par André DUVAL • 291 mots Fils d'un jardinier, entré à douze ans chez les franciscains de Montalto, ordonné prêtre en 1547, Felice Peretti se fait un nom à Rome comme prédicateur ; il y comptait parmi ses amis Ignace de Loyola et Philippe Neri. Professeur à l'université de Rome 1560, il fut élu général de son ordre 1566 et promu la même année à l'évêché de Sainte-Agathe. Pie V, dont il était le confesseur, le fit cardi […] […] Lire la suite SLOVAQUIE Écrit par Fedor BALLO, Jaroslav BLAHA, Michel LARAN, Marie-Claude MAUREL, Universalis • 9 326 mots • 8 médias Dans le chapitre La Slovaquie devant un choix de société » […] Quant aux relations entre l'État slovaque et l'Église catholique romaine, elles demeurent une source permanente de tensions sociales et politiques. Terre d'élection du pape Jean-Paul II, qui y fit trois visites en quinze ans, la Slovaquie occupait une place de choix dans la politique de reconquête menée par le Saint-Siège après la chute du Mur de Berlin. Une grande partie des biens ecclésiastiq […] […] Lire la suite SŒUR EMMANUELLE 1908-2008 Écrit par Jean-Claude PETIT • 834 mots • 1 média C'est le 16 novembre 1908 que naît, à Bruxelles, Madeleine Cinquin qui deviendra, sous le nom de sœur Emmanuelle, la religieuse la plus populaire auprès des Français, véritable icône de la solidarité. Son père, qui dirige une entreprise de lingerie fine, est belge, sa mère française. Madeleine est la deuxième de leurs trois enfants. La famille, aisée, appartient à la bourgeoisie textile et mène u […] […] Lire la suite SUENENS LÉON-JOSEPH 1904-1996 Écrit par Xavier MABILLE • 803 mots • 1 média Figure éminente de l'Église de Belgique, Léon-Joseph Suenens , distingué très jeune par le cardinal Mercier, lui doit de pouvoir effectuer à l'Université grégorienne de Rome des études de philosophie, de théologie et de droit canon. Ordonné prêtre le 4 septembre 1927, il commence sa carrière dans l'enseignement avant d'être nommé en 1945 évêque auxiliaire et vicaire général de l'archidiocèse de Ma […] […] Lire la suite SYLLABUS Écrit par Roger AUBERT • 815 mots Recueil contenant les principales erreurs de notre temps » adressé aux évêques par Pie IX et daté du 8 décembre 1864 en même temps que l'encyclique Quanta Cura . Il était constitué de quatre-vingts propositions déjà condamnées antérieurement par le pape. L'idée d'un pareil recueil avait été suggérée dès 1849 par le cardinal Pecci et reprise notamment à l'occasion de la définition de l'Immaculé […] […] Lire la suite SYLLABUS, en bref Écrit par Jean-Urbain COMBY • 198 mots • 1 média La première étape de l'unité italienne se réalise en 1861 aux dépens de la papauté, qui perd la plus grande partie de ses territoires. Le pape y voit la conséquence du libéralisme droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, liberté de presse, de culte, d'opinion, de conscience, toutes libertés qui conduisent, selon lui, à l'indifférentisme, au relativisme et au mépris de l'autorité légitime et de […] […] Lire la suite TCHÉCOSLOVAQUIE Écrit par Marie-Elizabeth DUCREUX, Michel LARAN, Jacques RUPNIK • 12 946 mots • 11 médias Dans le chapitre Évolution des rapports entre l'Église et l'État » […] Le réveil religieux surtout catholique très marqué dans la jeune génération est un phénomène de société nouveau et qui n'a pas d'équivalent dans la tradition tchèque. Une véritable partie de bras de fer s'engagea entre les autorités tchécoslovaques et le Vatican à propos du sort de l'Église catholique. La politique de normalisation » représenta sans doute la politique antireligieuse la plus d […] […] Lire la suite TCHÈQUE RÉPUBLIQUE Écrit par Jaroslav BLAHA, Marie-Elizabeth DUCREUX, Marie-Claude MAUREL, Vladimir PESKA • 18 297 mots • 3 médias Dans le chapitre Les résurgences du passé » […] Bien que la commémoration de la révolution de velours » ait de moins en moins d'adeptes, elle est l'occasion de campagnes visant à interdire les symboles et l'idéologie communistes, comme l'a demandé, par exemple, en février 2005, un groupe de sénateurs et d'anciens leaders étudiants, par le biais d'une pétition. Mais certains s'interrogent sur la pertinence d'une proposition de loi qui vise à […] […] Lire la suite THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION Écrit par Michaël LÖWY • 1 373 mots La théologie de la libération se présente d'abord comme un ensemble de textes rédigés depuis 1971 par des figures du catholicisme latino-américain comme Gustavo Gutiérrez au Pérou, Hugo Assmann, Frei Betto, Leonardo et Clodovis Boff au Brésil, Jon Sobrino et Ignacio Ellacuria au Salvador, Segundo Galilea et Ronaldo Muñoz au Chili, Pablo Richard au Chili et au Costa Rica, José Miguel Bonino et Jua […] […] Lire la suite UKRAINE Écrit par Annie DAUBENTON, Iryna DMYTRYCHYN, Lubomyr A. HAJDA, Georges LUCIANI, Yann RICHARD, Universalis • 37 259 mots • 14 médias Dans le chapitre Évolution religieuse » […] Les tentatives pour améliorer le sort de l'Église ruthène, confrontée à la montée du catholicisme romain – favorisée par l'arrivée des jésuites – et à son propre déclin interne, reprirent de la vigueur dans les dernières décennies du xvi e siècle. Vers 1580, le prince Konstantin Ostrocki fonda à Ostroh, en Volhynie, un centre culturel qui comprenait une académie et une imprimerie et attira l'élit […] […] Lire la suite UNIGENITUS BULLE 1713 Écrit par Jean MESNARD • 552 mots La publication de la bulle Unigenitus 1713 forme l'épisode principal de l'histoire du second jansénisme, lié à l'œuvre et à l'action de Pasquier Quesnel. Le rôle de ce dernier comme chef du parti janséniste, découvert lors de son arrestation à Bruxelles en 1703, détermine les adversaires du mouvement — Louis XIV et M me de Maintenon, les Jésuites et leurs partisans, tel Fénelon — à susciter une […] […] Lire la suite URBAIN VIII, MAFFEO BARBERINI 1568-1644 pape 1623-1644 Écrit par Armand DANET • 391 mots • 2 médias Élégant Florentin qui commence la carrière comme nonce à Paris et qui, nommé cardinal de curie à trente-huit ans, connaît déjà le milieu romain quand il est élu pape le 6 août 1623, sous le nom d'Urbain VIII. Politicien de tempérament et de tradition familiale, Maffeo Barberini ne résiste pas longtemps à la tentation d'un affrontement des Barberini avec les Farnèse à propos du duché de Castro. Dur […] […] Lire la suite VATICAN CITÉ DU Écrit par Émile POULAT • 4 601 mots • 5 médias Dans le chapitre Un État témoin » […] On peut dire que le Vatican est, en un double sens, un État témoin il est le témoin d'un long passé historique, dont le présent n'est plus qu'un modeste souvenir, comme on le dit en géologie d'une butte ou en biologie d'un organe ; il est aussi témoin, parmi les puissances de ce monde et au sein de la société des États, de cette idée que tout ne se réduit pas à la politique, à l'économie, ni mêm […] […] Lire la suite VATICAN Ier CONCILE DU Écrit par Roger AUBERT • 3 148 mots Le XX e concile œcuménique de l'Église romaine, réuni du 8 décembre 1869 au 20 octobre 1870, fut convoqué par Pie IX dans le double dessein de condamner plus solennellement les erreurs modernes issues du rationalisme » et d'adapter le droit ecclésiastique à la société du xix e siècle. Il fut interrompu par l'annexion de Rome au royaume d'Italie, après avoir consacré la majeure partie de son te […] […] Lire la suite VATICAN IIe CONCILE DU Écrit par Roger AUBERT • 6 139 mots • 2 médias Le II e concile œcuménique du Vatican se déroula en quatre sessions, de l'automne 1962 à l'automne 1965. Il avait été question au début du pontificat de Pie XI de reprendre le I er concile du Vatican, interrompu en 1870 ; et quelques enquêtes préliminaires furent même faites dans ce dessein, mais le projet resta sans suite, et c'est dans une perspective toute nouvelle que Jean XXIII annonça au […] […] Lire la suite VERITATIS SPLENDOR ENCYCLIQUE 1993 Écrit par Émile POULAT • 1 467 mots Littéralement, les encycliques ou, en termes plus classiques, les lettres encycliques » sont des lettres circulaires, publiques, du pape à l'épiscopat du monde entier, à un épiscopat particulier, ou même — plus récemment — à un auditoire plus large, prêtres et fidèles. Elles se distinguent ainsi des lettres personnelles, privées, que la chancellerie pontificale appelait brefs. C'est un genre l […] […] Lire la suite VEUILLOT LOUIS 1813-1883 Écrit par Émile POULAT • 347 mots Fils d'un tonnelier, et toute sa vie demeuré fidèle à ses origines populaires, Louis Veuillot a été en France le véritable fondateur du journalisme catholique, auquel il contribua à donner son goût durable pour la polémique, en un temps, il est vrai, où ce journalisme était loin d'en avoir le monopole. On a peine à imaginer aujourd'hui le rôle si longtemps joué par ce simple laïc, pratiquement aut […] […] Lire la suite VICHY RÉGIME DE Écrit par Jean-Pierre AZÉMA • 6 943 mots • 1 média Dans le chapitre Toutes les droites se retrouvent dans les allées du pouvoir » […] Dès l'origine, le régime reçut un soutien sans équivoque de toutes les droites. Il est vrai cependant que tous les hommes de droite ne se retrouvèrent pas à Vichy, pas plus que, symétriquement, la Résistance ne saurait se réduire à la gauche. Reste que les personnalités militant jusqu'alors à gauche et qui ont pu être instrumentalisées par Vichy sont peu nombreuses René Belin, ex-secrétaire du bu […] […] Lire la suite VIEUX-CATHOLIQUES Écrit par Victor CONZEMIUS • 984 mots Sous le nom de vieux-catholicisme, on désigne des communautés épiscopales qui ont rompu avec Rome et qui sont réunies depuis 1889, sur la base d'une foi commune, dans l'union d'Utrecht cf. V. Conzemius, Katholizismus ohne Rom. Die altkatholische Kirchengemeinschaft , Zurich-Cologne, 1969. De telles Églises catholiques autocéphales existent aujourd'hui en Allemagne, en Autriche, en Hollande, en S […] […] Lire la suite VILLOT JEAN 1905-1979 Écrit par René RÉMOND • 1 479 mots L'histoire retiendra le nom du cardinal Villot comme celui de l'ecclésiastique français qui, au xx e siècle, accéda aux fonctions les plus hautes ce prêtre auvergnat, devenu le second personnage de l'Église catholique romaine, eut à présider à deux reprises les délibérations du Sacré Collège réuni en conclave pour élire le successeur de saint Pierre. Mais, avant d'exercer cette charge, il avait […] […] Lire la suite WYSZYNSKI STEFAN 1901-1981 Écrit par Jean OFFREDO • 1 232 mots Stefan Wyszynski est né le 3 août 1901 dans un petit village au bord du Bug, à Zuzela, dans une famille de condition modeste, à un moment où la Pologne est encore une nation sans État. Mais c'est dans un pays redevenu indépendant qu'il entre au séminaire en 1920, à Wloclawek. Ordonné prêtre en 1924, Stefan Wyszynski étudie à Lublin le droit canon et les sciences économiques. Il soutient en 1929 un […] […] Lire la suite PETIT CREUX A Cannes, un homme porté disparu en mer est retrouvé... à la boulangerie Des pompiers, des policiers municipaux, sauveteurs en mer et même un hélicoptère ont été mobilisés lors d’une opération coordonnée par le Cross Med APPEL A TEMOINS Appel à témoins lancé après une disparition inquiétante en Ille-et-Vilaine Fabrice Aubert, un homme âgé de 43 ans, n’a plus donné signe de vie depuis le 15 février et son départ de Montreuil-sur-Ille DISPARITION Un cadavre découvert par un chasseur dans un bois du Morbihan La victime était un homme accueilli dans une unité hospitalière voisine DIPLOMATIE Washington très préoccupé » par la disparition de la Chinoise Peng Shuai Le gouvernement américain demande à la Chine des preuves de sa sécurité et du lieu où elle se trouve TENNIS Un mail attribué à Peng Shuai inquiète la WTA Steve Simon, patron de la WTA, a réagi à l’e-mail prétendument envoyé par Peng Shuai SECOURS Les recherches ont repris au Népal pour retrouver les alpinistes disparus Les secours français doivent arriver en renfort samedi CATASTROPHE NATURELLE Une avalanche sur un volcan fait trois morts et trois disparus en Equateur L’avalanche n’est pas liée à l’activité du volcan mais aux conditions climatiques, assurent les secours. DISPARITION Un corps retrouvé dans les Ardennes après la disparition d'un étudiant Valentin Gomes, étudiant à Polytech Lille, originaire de Rennes, avait disparu en marge d’un week-end d’intégration dans la nuit de samedi à dimanche APPEL A TEMOINS Un étudiant lillois disparaît en marge d'une intégration dans les Ardennes Le jeune homme originaire de la région rennaise participait à un week-end d’intégration au camping de Signy-L’Abbaye Histoire de la Vendée du Bas Poitou en France Chapitre Précédent Table des matières Chapitre Suivant CHAPITRE XI LA FEODALITE EN VENDEE, DE 877A 1180 La féodalité en Vendée de 877 à 1180. Relèvement des églises, - Châteaux féodaux. Les pirates de Noirmoutier vers 1060. Obligations militaires des bas-poitevins aux X° et XI° siècles. Les premiers châteaux-forts de Vendée et les églises fortifiées Moricq, Beauvoir, La Garnache, Talmont, Fontenay, Maillezais, Apremont, etc. Les châteaux-forts bas-poitevins aux XI°, XII° et XIII° siècles. Château de Pouzauges. La trahison du seigneur de Talmont 1138, Louis VII devant Talmont. Le moyen-âge, ses faiblesses et ses grandeurs. L’église féodale en Vendée. L’an mille. Abbayes de la Vendée. Saint Jean d’Orbestier. Sainte-Croix de Talmont. Bellenoue. Nieuil-sur-l’Autise. Moreilles. Bois-Grolland. Trizay. Breuil-Herbaud. L’Ile Chauvet. La Grainetière. La Blanche. Lieu-Dieu en Jard. Angles. Les Fontenelles. Influence des croisades sur les fondations monastiques, - l’église adopte les institutions et les Mœurs féodales. Etablissement des avoués. Développement des églises de campagne. La Roche-sur-Yon et le Poiré-sur-Vie, - Droits du prieur de Saint-Lienne-Ecoles. Usage des bancs dans les églises. - Puissance des ordres religieux en Vendée au XII°siècle. Anciens prieurés Mouchamps, Fontaines, Cheffois, Courdault, Lande-Beauchêne, Saint-Laurent- Sur-Sèvre, Sigournais, Puybelliard, Aizenay, Saint-Florent-des-Bois, etc. Caractère malheureux de cette époque au point de vue moral, - Création du sacré collège, - la Papauté. Puissance de la Papauté. Eglises des XI° et XII° siècles, Saint-Nicolas de Brem cryptes de Fontenay, Tiffauges, Curzon, Les Essarts, Nieuil-sur-l’Autise, Vouvent, Foussais, Maillé, Fontaines, Belleville, Maillezais, Chalais, Benet, La Chaize-Giraud, Les Moutiers-les-Mauxfaits, Mareuil-sur-Lay, Luçon, La Grainetière. Caractères des vieilles églises de Vendée. LA FÉODALITÉ EN VENDÉE DE 877 à 1180 A partir du règne de Charles le Chauve, il n'y eut plus d'intérêts généraux, plus de gouvernement national. L'assemblée de Kersi-sur-Oise, ayant, en 877, rendu héréditaires des fiefs concédés jusque là à titre temporaire, la puissance des rois devint illusoire. Comme on voyait briller partout le fer destructeur des Normands, et qu'il n'existait plus ni force centrale, ni corps d'armée qui pût arrêter, ce torrent, tout propriétaire fut forcé de veiller à sa propre défense, afin de . ne chercher son salut que, dans son courage 1. Le Poitou surtout, fut ainsi pendant plus d'un siècle, abandonné à ses propres forces ; les populations s'habituèrent alors à ne plus compter que sur leurs ducs et comtes, devenus héréditaires et véritables souverains du pays. Chaque seigneur bravant utilement les défenses faites par Charles le Chauve, fortifia son château, et mit sa famille et ses biens à l'abri de la surprise et du péril. La menace, continuelle du danger précipita surtout le mouvement de concentration de la propriété foncière 2, et rendit plus nécessaires les liens qui s'établirent entre la faiblesse et la force pour la défense commune. L'excès des malheurs et des périls ramena tous les intérêts les plus opposés au soin du salut commun, et la plus impérieuse des lois, la nécessité, fit alors naître de ce chaos un nouvel ordre de choses qui est devenu la féodalité. Nous dirons peu de choses de ce régime, qui en Vendée fut constitué d'une manière plus forte et plus indépendante rendit de grands services à son origine, et donna lieu plus tard à des abus de tous genres. Retour haut de page NOTES 1 On attribue assez généralement à ces premières résistances de la noblesse contre le souverain, l'origine de cette chevalerie errante A qui a ses pages si pittoresques dans les mœurs du moyen âge. Les manoirs étaient souvent dés refuges, où un chevalier admettait à une hospitalité généreuse, le voyageur qui regagnait sa patrie, le pèlerin, le, marchand lui-méme. A La chevalerie était proprement, de nom comme de fait, la milice d'élite de la France dont il est déjà fait mention dans un des capitulaires de Charlemagne 807, l'armée du' château féodal. 2 Cette concentration fut encore dans le même temps favorisée par l'établissement du droit d'aînesse, qui n'existait pas dans la loi germanique. - La loi salique appelait tous les enfants mâles au partage égal de la terre, dans les successions, et assurait même une part aux enfants illégitimes ; les filles seules étaient esclaves avec une rigueur exagérée, que l'usage avait fait disparaître. RELÈVEMENT DES ÉGLISES. - CHÂTEAUX FÉODAUX A la fin du Xe siècle, les églises et les monastères du Poitou se relèvent de toutes parts toutes les classes de la population réunissent leurs premiers ' efforts pour rebâtir les temples de Dieu et faire disparaître les ruines des abbayes ; mais à côté du clocher qui s'élance de nouveau vers le ciel, près du monastère qui répare ses murailles renversées, et de l'ancien village gallo-romain qui commence à reconstruire ses maisons de bois brûlées par les Normands, nous trouvons la tour féodale qui a résisté aux attaques des pirates. A l'abri de ses fortes murailles, habite le possesseur d'un grand fief devenu héréditaire il est là avec sa famille, au milieu des tenanciers qui cultivent sa terre, entouré, de vassaux, possesseurs d'anciens fiefs qui lui doivent foi et hommage, et le service de leur épée au jour du combat. Plus d'une fois, à l'approche des Normands, l'enceinte fortifiée à servi de refuge aux populations le seigneur féodal est sorti avec ses hommes d'armes, et a repoussé loin de la contrée, le pillage et l'incendie ; trop heureux, lorsqu'il ne se servait pas quelquefois lui-même de sa puissance pour molester plus faible que lui, ainsi qu'en témoigne le fait suivant. Retour haut de page NOTES 1 Cette concentration fut encore dans le même temps favorisée par l'établissement du droit d'aînesse, qui n'existait pas dans la loi germanique. - La loi salique appelait tous les enfants mâles au partage égal de la terre, dans les successions, et assurait même une part aux enfants illégitimes ; les filles seules étaient esclaves avec une rigueur exagérée, que l'usage avait fait disparaître. LES PIRATES DE NOIRMOUTIER VERS 1060 Au premier âge de la féodalité vouée au régime de la force, moins encore par son principe et sa nature, que par le milieu et les circonstances dans lesquelles elle se développa, presque tous les seigneurs étaient devenus,, suivant le mot énergique d'un chroniqueur Orderic Vital " brigands, ennemis des voyageurs et des faibles ". Plusieurs chartes de cette époque prouvent en particulier que ceux, de nos côtes tiraient d'une active piraterie, la source la plus claire et la plus abondante de leurs revenus. Celle dont on va lire la traduction appartient au Cartulaire de l'abbaye de Saint-Sauveur-de-Redon, en Bretagne. Cet acte est la convention faite par le seigneur Perenès 1, abbé de Saint-Sauveur, et de ses moines, avec Gautier et Gosselin hommes nobles, seigneurs des châteaux de la Garnache, de Beauvoir et de Noirmoutier. Car il arriva que les susdits nobles, ayant suivi un vaisseau des moines allant en Poitou, s'en emparèrent à son retour et le pillèrent complètement. Dans la suite, repentants de cette faute, ils rendirent à deux moines de ce monastère, Merkiou et Gautier, tout ce qu'ils avaient pris. Voulant, en outre. obtenir d'être associés au bénéfice des prières de tous les frères, ils concédèrent à perpétuité, eux, leurs femmes, leur fils et leur postérité, l'exemption de tous droits, cens et seigneuries, pour deux navires des moines de Saint-Sauveur. Les témoins suivants ont corroboré la puissance de cetteconvention Gautier, lui-même, et Gosselin Pierre, fils de Gosselin ; Guillaume, moine de Saint-Jouin ; Hermenfroy, moine de Saint-Martin; Gosselin, de Palluau; Airard, de Noirmoutier ; Aimery, son fils ; Albéric, de la Garnache ; Boson, de Beauvoir ; Albois, le fils d'Armand ; Béranger, fils de Gautier ; Aimery, sénéchal; Gobin; Haton, prévôt; Monz 2. Retour haut de page NOTES 1 Mourut en 1060. 2 Recherches historiques sur le département de la Vendée, par feu de la Boutetiére. OBLIGATIONS MILITAIRES DES BAS-POITEVINS AUX Xe ET XIe SIÈCLE Le comte du Poitou gouvernait comme partout la force militaire de son territoire ; mais, contrairement à ce qui se passait ailleurs, les Poitevins n'étaient tenus qu'à trois mois de service, et c'était peut-être là une de ces immunités déjà fort anciennes, qu'avait signalées le poète Claudien. Au reste, le recrutement n'appelait que les hommes libres, c'est-à-dire ceux qui possédaient quatre manses, ou habitations rurales, contenant chacune une valeur d'à peu près dix arpents 1. Pour maintenir les soldats sous les drapeaux, au-delà le terme de trois mois, il fallait une prolongation de la guerre ; mais alors, comme le service de ce que l'on appelle aujourd'hui l'intendance, n'était pas encore inventé, l'armée vivait dans le pays occupé, entière-ment aux frais des populations qui, souvent, étaient ruinées pour longtemps. C'étaient donc les leudes, les vassaux et arrière-vassaux qui effectuaient les réunions armées sur un point donné du territoire. Là se rendaient, au premier appel, comme nous l'avons vu pour Fontenay-le-Comte, en 841, les hommes libres qui recevaient les ordres immédiats du comte. Antérieurement à l'époque féodale, c'était le roi seul qui avait le droit de convoquer les seigneurs de tout rang qui étaient ses hommes liges. Mais tout fait croire qu'à l'époque où nous voilà parvenus, le vieil esprit d'opposition à la monarchie d'outre-Loire, s'étant toujours maintenu, le comte avait déjà acquis une assez grande indépendance de la couronne, pour que les leudes ne voulussent obéir qu'à lui seul. C'est donc sous sa bannière que les Poitevins s'en allèrent, dans la Neustrie, guerroyer contre les Normands 2. Retour haut de page NOTES 1 Ducange V. Mansum Guérard. -Prolégomènes du Polyptique d'Iminon, page 378 2 Auber. - T. VI, pages 47 et 48. - C'est au commencement du x' siècle, vers 927, que la vicomtesse d'Aunis, Senégonde, donna à l'abbaye de Saint-Maixent, cent-huit ares de marais salants, situés près de la Rochelle. LES PREMIERS CHATEAUX FORTS DE VENDÉE ET LES ÉGLISES FORTIFIÉES En peu d'années, le Bas-Poitou, naguère sans défense, vit ses coites Hérissées de forteresses, les murs de ses cités garnis de tours, les villages bien armés, chaque éminence protégée par un château défendu par un fort, et la terre peuplée de cultivateurs soldats. Alors s'élevèrent, pour être remplacées ou complétées ultérieurement par d'autres plus formidables, les_ forteresses de Moricq, Beauvoir, La Garnache, Noirmoutier, Fontenay, Maillerais, Mareuil-sur-le-Lay, Apremont, Palluau, Puymau frais, Mortagne, Mervent, Tiffauges, Pouzauges, Bazo-ges-en-Pareds, La Roche-sur- l'on 1, Talmont, Châteaumur, etc. Les monastères eux-mêmes, Noirmoutier, Saint-Michel-en-l'Herm, devenaient des forteresses. Les plus simples églises se crénelaient dans les campagnes, s'entouraient de murs épais, afin d'offrir un asile, soit; aux laboureurs de la contrée, qui venaient s'y abriter au besoin avec leurs femmes, leurs enfants et leurs troupeaux, soit à des hommes d'armes qui s'en faisaient les défenseurs en y tenant garnison. Cet usage se conserva longtemps, et les églises du Boupère ,de Saint-Juire-Champgillon, de Réaumur, et l'ancienne chapelle d'Ardennes, près Charzais, nous rappellent encore ces temps d'insécurité et de violence, où le salut ne résidait que dans là force. Eglise fortifiée du Boupère, d'après un cliché de M. ce moment, les Normands cessèrent peu à peu de trouver, dans le Bas-Poitou, une proie, facile ; et s'ils lui firent encore de cruelles blessures, ils y rencontrèrent au moins, à chaque pas, des guerriers, des périls et des combats. Retour haut de page NOTES 1 Il y existait une église et un château dès le milieu du Xe siècle. LES CHATEAUX-FORTS BAS-POITEVINS AUX XIe, XIIe ET XIIIe SIÈCLES. Vers le XIe siècle, les châteaux-forts du Bas-Poitou se composaient souvent de trois enceintes, dont la configuration se rapprochait le plus possible de la forme rcctangulaire, bien que cette forme reçut fréquemment de notables modifications en raison de la disposition du terrain, dont on devait tenir compte avant tout. Le terrain enclos par les remparts était appelé la Basse-cour; c'est là que se trouvaient les magasins, les écuries, le saloir, le lardoir, les logements; des maîtres du château et. de la garnison, un puits ou une citerne, et enfin une chapelle, tantôt formant un édifice à part, tantôt ménagée dans une tour. Le donjon en pierres de taille, rond ou carré, était divisé en trois ou quatre étages, et portait à une certaine hauteur, des corbeaux rustiques, sur lesquels on établissait des balcons en planches ; plus tard ce balcon fut construit en pierre. Il faut remarquer que c'est presque toujours par des ouvertures pratiquées au deuxième étage qu'on pénétrait dans le donjon. Les murs étaient soutenus par des contreforts carrés, et les donjons se terminaient à leur partie supérieure par une terrasse ou par un toit à quatre pans; jusqu'au XIe siècle, une des tours d'enceinte servait habituellement de donjon. Au ne siècle, la manière de bâtir devient plus élégante et plus solide. Les tours sont garnies d'une galerie de mâchicoulis en pierre, surmontée de créneaux. Les donjons carrés étaient flanqués à leurs angles supérieurs de guérites à vigie en encorbellement. La première enceinte contenait des bâtiments qu'on utilisait de diverses façons; la seconde renfermait le donjon et l'habitation du baron. Dans la dernière moitié du XIIe siècle, les tours rondes devinrent les plus communes, et les baies affectèrent la forme d'arcs en tiers-point. A partir du XIIIe siècle, la France féodale était constituée, le réseau de forteresses était complet, et on éleva peu de châteaux. L'architecture militaire de cette époque présente les mêmes caractères que l'architecture religieuse que nous avons étudiée. Les salles d'habitation prirent un développement considérable et furent décorées de vitraux et de peintures. Dans les constructions importantes, le donjon renferme une autre tour encore plus importante, appelée maîtresse-lotir, belfroy, beffroi, parce qu'elle contient la cloche d'alarme. Il arrive aussi que les donjons n'ont pas de porte au rez-de-chaussée dans ce cas on y entrait par une fenêtre assez élevée, qu'on atteignait avec une échelle ou au moyen d'un pont manoeuvré par une poulie. Retour haut de page CHATEAU DE POUZAUGES Le château de Pouzauges, édifié vers, la fin du XIIe ou vers le commencement du XIIIe siècle, peut passer pour un des principaux types d'architecture militaire en Bas-Poitou. Il se compose d'un donjon et d'une forte enceinte de murailles, dont l'épaisseur, en quelques points, atteint près de deux mètres. DONJON DU CHATEAU DE POUZAUGES XI D'après une eau-forte de M. de Rochebrune Ces murailles, renforcées de tours, dont dix étaient encore parfaitement reconnaissables il y a quarante ans, se trouvaient défendues par des fossés d'une largeur et d'une profondeur' énormes. Une autre enceinte, complètement détruite aujourd'hui, protégeait toute la partie de la seconde enceinte qui n'était pas baignée par l'eau des douves. Ce donjon, de forme carrée, possède trois étages voûtés. Ses côtés, de 18 m 40 de largeur, sont flanqués aux angles et au milieu, de tourelles pleines, aplaties sur les faces. Le premier étage, partiellement situé en contre-bas du sol, ne présente d'autre ouverture qu'une porte. Privé de cheminée, il devait servir de magasin. Le second renfermait la grande salle du château, éclairée par une fenêtre carrée de petite dimension et pourvue d'une porte étroite très élevée au-dessus de la base de l'édifice. Une grande cheminée permettait de Chauffer cette pièce, qui était la plus belle et la moins triste du sombre manoir. A côté se trouve une salle complètement obscure. Au troisième, deux grandes chambres à coucher reçoivent le jour par deux ouvertures carrées. Enfin l'édifice, à la partie supérieure duquel on accédait jadis par un escalier en colimaçon, était recouvert d'une plate-forme qu'environnait un chemin de ronde, protégé par un parapet soutenu par des mâchicoulis. La grosse tour qui défend l'angle le plus aigu de l'enceinte principale s'appelle encore Tour de Bretagne. Elle pourrait bien être l'oeuvre de Gilles de Rais, dont le terrifiant souvenir plane encore ici comme à Tiffauges. Une de ses meurtrières semble de toute évidence avoir été construite pour l'emploi de l'artillerie la pénétration que, l'on remarque de chaque côté était, sans nul doute, destinée à recevoir la traverse sur laquelle devait s'appuyer la couleuvrine et plus tard l'arquebuse. Un porte-voix, comme à Tiffauges, servait à transmettre les commandements autour des courtines, dans toute la circonférence de l'enceinte et autour de la salle du troisième étage du donjon. Son diamètre intérieur était de 0 m. 20. Quant à-la paroi intérieure, elle était enduite de mortier à la chaux. Plans et coupes du vieux donjon de Pouzauges vieux donjon de Pouzauges Rien ne peut rendre l'aspect de cette solitaire et puissante forteresse, avec ses murs noircis et déchirés par le temps, où l'oeil découvre à peine les jours qui étaient si parcimonieusement ménagés aux habitants de cette féodale demeure. Véritable nid d'aigle, tout y a été combiné pour la défense, rien ménagé pour le plaisir des yeux. Une simple visite à cet antique témoin d'une époque qui n'est plus, en dit davantage sur- la vie privée du moyen âge, que toutes les descriptions, et on ne peut songer sans effroi aux guerres épouvantables qui obligeaient de riches et puissants seigneurs i venir s'emprisonner, avec leur famille, dans une telle résidence Retour haut de page V. - CANTON DE TALMONT La trahison du Seigneur de Talmont en 1138 Talmont, aujourd'hui simple chef-lieu de canton, fut jadis la, capitale d'un des grands fiefs du comté de Poitou, embrassant toute la région comprise entre le cours inférieur du Lay et celui de l'Yon et du Jaunay, et les côtes de l'Océan. Les ruines du château, bâti au commencement du Xle siècle, disent encore quelles dut être son importance elle est attestée d'ailleurs par tous les documents du moyen âge, rappelant le rôle joué dans notre histoire provinciale par les familles qui l'ont possédé successivement, de Talmont, de Lezay, de Mauléon et, enfin des vicomtes de Thouars. Il fut rasé en 1628 1, en même temps que les fortifications de la Rochelle, après que cette dernière ville eût succombé sous les coups de Richelieu. De tous les événements de l'histoire de Talmont, le plus important sans contredit était resté dans l'ombre jusqu'à ces derniers jours ; il vient d'être trouvé par M. Jules Lair, dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale 3, fragment inédit de la vie de Louis VII, préparée par le célèbre Suger, abbé de Saint-Denis. Ce savant; s'est empressé de publier sa précieuse découverte 4 mais- l'un des épisodes qu'elle renferme est si intéressant pour le Bas-Poitou, que nous, n'hésitons pas à en donner ici la traduction littérale, d'après M. Marchegay. " Suger, après avoir raconté les débuts difficiles du règne de Louis VII et les circonstances d'une insurrection de Poitiers, qui s'était érigée en commune, en 1138, mais fut soumise aussitôt par le jeune monarque, continue en ces termes. Nous quittâmes donc joyeux la ville délivrée d'un si grand poids, et après y avoir apaisé beaucoup d'occasions, de débats divers, nous dirigeant en hâte du côté de l'Océan, vers un noble château, dont le nom vient de talus mundis ou talis mundus 5, et qui, suivant l'opinion de ceux qui l'expliquent ainsi, le doit tant à la beauté du lieu qu'à la fertilité du sol et aussi à la sûreté du château, dans les fossés duquel la marée de l'Océan, qui n'est pas fort éloigné, monte deux fois par jour, et par son mouvement dans les ruisseaux d'eau douce, permet deux fois par jour d'apporter en bateau, dans l'intérieur des terres et jusqu'à la porte de la tour, abondance de poissons, de viandes et de marchandises diverses. Le Roi fit sommer de se présenter devant lui, un certain baron nommé Guillaume de Lezay, homme factieux et fourbe, qui avait usurpé ce château à l'occasion de sa garde. Il avait déjà eu avec lui un démêlé, au sujet des faucons blancs du duc Guillaume 6, de ceux qu'on appelle gerfauts, retenus par lui et restitués seulement sous le coup des menaces et de la crainte, et il le pressait vivement aussi pour la reddition du château. Celui-ci nous prenant à part, l'évêque de Soissons et moi, invitait instamment par notre entremise, le seigneur Roi à venir en personne recevoir son château. Aussi l'évêque et plusieurs autres engageaient le seigneur Roi à se hâter d'aller prendre possession du château, puisqu'il lui était offert. Mais nous, et un bien petit nombre, partageant notre avis, craignions leur perfidie et regardions comme dangereux pour nous et notre seigneur, de pénétrer dans l'enceinte du château avant la remise de sa tour inexpugnable. Pour dissuader d'agir ainsi, nous _ rappelions un fait semblable, à savoir que jadis le Roi des Français, Charles 7, de retour d'une expédition en Lorraine, après avoir accepté avec confiance l'hospitalité qu'Herbert, comte de Vermandois, lui offrait comme. vassal et comme ami, avait trouvé un perfide ennemi qui le retint en captivité jusqu'à sa mort ; d'autant plus que nous avions appris que ce même Guillaume avait fait la même chose ou à peu près au duc Guillaume, lequel ayant logé une certaine nuit dans le château, put à grande peine, lorsqu'il voulut sortir le matin, franchir les portes perfidement fermées sur lui et les siens, contraint d'y laisser prisonniers quelques-uns des plus nobles seigneurs de son armée8. Mais comme le plus grand nombre préférait, aller que s'arrêter, nous refusâmes de céder à leur sotte audace. Pour eux, ayant envoyé en avant leurs sergents choisir des logements et acheter des vivres, ils les suivaient comme en se jouant. Nous au contraire, attribuant à une trop grande légèreté cette conduite d'hommes qui, imprévoyants, désarmés, envoyaient en avant leurs destriers et leurs armes, nous les blâmions avec force invectives. L'événement ne tarda point. Déjà le susdit Guillaume, ne pouvant plus cacher sa trahison, et qu'il eut fait arrêter sans bruit quelques-uns de ceux qui étaient entrés les premiers, tenait lui-même la porte embrasée, laissait entrer ceux qui lui paraissaient de meilleure prise, et repoussait ceux dont il ne voulait pas. Courant en désordre et vociférant, ceux qu'on saisissait au dedans criaient à ceux du dehors de prendre la fuite. Les traîtres, ouvrant aussitôt les portes, se mirent à la poursuite de ces derniers, s'efforçant de prendre les uns, de blesser ou bien de dépouiller lestement les autres. Quand soudain, bien que tardivement, le seigneur Roi courant aux armes avec son armée, ceint de sa cuirasse, de son casque et de ses jambarts de fer, accourut au secours des fuyards, tomba sur ceux qui les poursuivaient, et avec ses Français, les seuls à peu près qui l'eussent suivi, rendit la pareille aux Poitevins. Là on vit le Roi couper de sa propre épée les pieds a deux de leurs chevaliers, supplice d'autant plus douloureux que son manque de force, à cause de sa' grande jeunesse 9, le faisait durer plus longtemps. Les mettant donc en fuite, les refoulant jusqu'à la porte, malgré son encombrement, avec l'aide de Dieu,il tira de la trahison de ces scélérats une si grande et si digne vengeance, que sur l'heure, contre tout ce qu'on pouvait espérer, il se décida à attaquer à main forte et bras tendu le château qui semblait inexpugnable, renversa et brisa par les armes ses moyens de défense, et livra aux flammes tout le château, même les abbayes et les églises, jusqu'à l'enceinte de la tour, où se réfugièrent ceux des traîtres qui avaient échappé à la mort " 10. Retour haut de page NOTES 1 Louis Brochet. - Huit jours dans la région de la Châtaigneraie et de Pouzauges. - Léon Arde. - Annuaire 1854. 2 Dans un mémoire rédigé en 1661 par Marie de la Tour, et publié par M. imbert. T. XXXII de la Soc. des Ant. de l'Ouest, la duchesse de la Trémoille dit " Le 8 avril 1634, j'obtins un arrêt du Conseil, qui nous adjugea une somme de livres, pour nous dédommager du razement du château de Talmont, fait en 1628. " 3 Fonds latin, n°s 12, 720. 4 Voir Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, année 1873, pages 583-596. 5 Ce jeu de mots disparaît' en français. D'autres étymologistes voient dans Talmont, .le nom de son possesseur nomen viri, proprium Talemudus. Ad. de Valois, notitia Galliarum, p. 577 ;d'autres le font venir de deux mots celtiques, Tal, hauteur, Mon, courbure de rivière. D. Fonteneau, t. LXXV, page 507. 6 Père d'Eléonore, qui, par son mariage avec Louis VII, lui avait apporté les duché d'Aquitaine et comté de Poitou. 7 Charles le Simple, en 923 8 Le Cartulaire de Talmont, page 162, raconte ainsi ce fait qu'il place en 1127. Comme un jour, au commencement de son règne, le comte Guillaume, fils du comte Guillaume le Grand, quittait le château de Talmont, où il était venu la veille, Guillaume de Lezay s'empara de Hugues le Brun de Lusignan et de quelques autres barons de la compagnie du Comte, et, eut l'audace de vouloir les retenir longtemps captifs. 9 Louis VI[ avait alors environ 17 ans 10 Recherches historiques sur l'ancien Bas-Poitou, par Paul Ma chegay - Annuaire 1874. LE MOYEN AGE, SES FAIBLESSES ET SES GRANDEURS Avec les Capétiens, la royauté cessa d'être une imitation de l'empire romain, comme sous les deux premières races. Elle prit un caractère national, occupa le rang le plus élevé dans la hiérarchie féodale, et trouva sa force dans l'hérédité,. par ordre de primogéniture, et dans la suzeraineté, ce précieux lien qui, partant du plus humble vassal, vint aboutir au roi, le premier des suzerains 1. Le moyen âge ne fut pas non plus, en Vendée, exempt des tristes taches qui se retrouvent dans l'histoire de toutes les sociétés modernes humaines il eut la rudesse et les violences de la jeunesse, et trop souvent l'abus de la force y fit plier momentanément les règles les mieux établies. Mais, à côté des grandes fautes, se montrent l'expiation et le repentir, le dévouement, l'héroïsme et la foi profonde. Si dans cette organisation sociale, quelques parties se ressentent encore de l'inexpérience et de la barbarie des temps primitifs, il y a du moins dans l'ensemble une vie puissante, une grandeur qui n'a jamais eu d'égale, et le développement des immortels principes du christianisme. Ce qui frappe surtout dans les institutions de cette époque, c'est la variété infinie, la liberté et la sage pondération des éléments qui les composent on voit qu'elles ne furent pas seulement l'œuvre des conquérants, mais l'heureuse alliance des Gallo-Romains et des Francs. Que serait devenue l'ancienne civilisation corrompue et épuisée, si elle ne s'était pas retrempée et rajeunie à de nouvelles sources? Mais aussi, comment les destructeurs de la puissance romaine eussent-ils pu sortir de la barbarie, s'ils n'avaient pas reçu des peuples au milieu desquels ils venaient s'établir, les règles et les traditions qui pouvaient servir de contrepoids à la sauvage indépendance des forêts de la Germanie ? Au moyen âge, les Gaulois et les Francs ne formèrent plus qu'un seul peuple, avec une puissante organisation, où chaque race avait mis son empreinte, ou toutes les idées, tous les intérêts sociaux trouvèrent leur représentation et restèrent un s dans une admirable harmonie. Retour haut de page NOTES 1 La grandeur féodale était accessible et simple la distance courte du vassal au suzerain ; par l'enchaînement hiérarchique des fiefs, l'abîme était comblé entre le plus petit et le plus élevé des propriétaires féodaux, de degré en degré , le moindre d'entre eux se liait au roi, sans courir le risque de perdre le sentiment de sa propre dignité. Essai sur l'Histoire de France. L'ÉGLISE EN FÉODALE EN VENDEE Si, dans le Bas-Poitou comme ailleurs, la féodalité laïque dut sa puissance territoriale à l'hérédité des bénéfices et, à la recommandation des alleux 1, l'église féodale dut surtout la sienne à l'obligation de la dîme. A côté des fiefs laïques de Talmont, de Montaigu, de la Roche-sur-Yon, de Fontenay, de la Flocelière, de Pouzauges, de Mortagne-sur-Sèvre, de la Mothe-Achard, de Mareuil, d'Apremont, de Mervent, il y eut aussi les terres d'église. Elles ont un aspect différent, selon qu'elles appartiennent à l'évêché ou à des abbayes. L'évêque de Poitiers s'est emparé surtout des domaines royaux contenus dans le territoire de sa cité ils forment généralement une masse compacte, assez bien arrondie. Au contraire, le couvent qui s'est formé plus tard, a dû accepter des donations de toutes mains, en tout pays, et son domaine se compose ordinairement de parcelles disséminées 2. A l'époque où nous sommes rendus, les richesses des couvents tendent à s'accroître dans une plus rapide proportion que celle des évêchés 3. Les monastères de Saint-Martin-de-Ligugé, de Saint-Jouin-de-Marnes, de Saint-Maixent, de Luçon, de SaintMichel-en-l'Herm, de Maillezais même, sont plus populaires que l'église épiscopale de Poitiers. " Ils ont un plus grand renom de sainteté et une réputation miraculeuse mieux établie. Ils attirent à la vie religieuse les nobles et les non nobles amoureux de la paix et qui, en prenant le froc, y apportent leurs biens." Du reste, les moines ayant fait vœu de pauvreté, ce n'est pas à eux que s'adresse la donation c'est à -saint Martin, c'est à saint Benoît, c'est à saint Hilaire, aux glorieux confesseurs et aux glorieux martyrs dont ils suivent la loi. D'ailleurs, l'administration des moines est plus régulière, plus paternelle, plus douce que celle des violents châtelains; aussi les serfs accourent-ils nombreux, avec leurs femmes, leurs enfants, leur bétail. Les couvents ne risquent rien à s'établir dans les solitudes, dans les forêts vierges le désert ne tardera pas à- se peupler autour d'eux et la lande à se transformer en. bonnes terres arables. Plaider contre les moines, c'est bien chanceux ; ils traînent le baron illettré devant un tribunal d'Église qui juge en latin. Contre eux, le baron n'a d'autre ressource que la violence; or, la violence engendre le remords, et le remords est une source de libéralités 4. Retour haut de page NOTES 1 On appelait recommandation, l'acte par lequel le possesseur d'un alleu le transformait en fief sous la protection d'un seigneur. 2 Le bourg d'Oulmes avait été donné, dès 965, à, l'abbaye de Saint-Cyprien do Poitiers, par un nommé Guillaume. 3 Parmi les nombreux privilèges accordés aux abbayes, tels que l'exemption de tous péages, et le privilège de la pèche, partout on leurs navires pouvaient pénétrer, il en est un particulièrement remarquable, dont il est fait mention en 940 c'était une autorisation, pour les religieux, de créer des bureaux de change dans leurs diverses maisons. Ce moyen de faciliter les transactions commerciales, presque uniquement dévolu aux moines, était donc connu dès le Xe siècle Auber. - T. VI, page 216. - En octobre 934, il est question d'un complant de vignes que reçoivent de l'abbé de Saint-Maixent, Godemer et Ermangarde, hauts personnages poitevins, à condition que dans cinq ans " le plant qu'auront fait les donataires sera partagé entre eux et le donateur ". - Auber, 263. 4 Rambaud..- Histoire de la civilisation, T. i, pages 135, 136, 137. L'AN MILLE On était alors à l'an mille, et d'affreux pressentiments alarmaient tous les esprits, sur la fin prochaine du monde et le règne de l'Antechrist. Depuis le commencement du siècle, on s'attendait à voir finir le monde. Mundi termino appropinquante disent presque tous les auteurs du temps. On avait vu l'empire de Charlemagne crouler après l'empire romain, les ruines s'entasser sur les ruines, les malheurs succéder aux malheurs. Le christianisme lui-même, semblait impuissant à guérir les maux d'ici-bas; de sorte que cette fin du monde était à la fois l'espoir et la terreur des chrétiens " Voyez ces vieilles statues, dans les cathédrales et même dans les églises romanes des Xe et e siècles, maigres, muettes et grimaçantes dans leur roideur contractée, l'air -souffrant comme la -vie, et laides comme la mort. Voyez comme elles implorent, à mains jointes, cette seconde mort de la résurrection. qui doit les faire sortir de leurs ineffables tristesses. " C'est l'image de ce pauvre monde où chacun attendait. ...Le prisonnier attendait clans le noir donjon, le serf attendait sur la-glèbe, le moine attendait au fond du cloître, entre l'ange consolateur t le diable qui tirait la nuit sa couverture, en lui disant avec un éclat de rire " Tu es damné", le seigneur attendait entre les murs de son sombre manoir, derrière lesquels s'était souvent accompli plus d'un drame terrible. Le siècle s'écoula pourtant sans qu'on entendit le son de la trompette fatale, et chacun finit par espérer. La nature, brusquement rassurée, se sentit prise d'un élan d'espérance partout on voulut par des monuments durables attester sa foi, encore surexcitée par des prédications. Chacun à cette époque de rénovation tint à se faire complice de ces artistes généreux, de ces imagiers qui s'intitulaient " les logeurs du bon Dieu et maîtres de l'oeuvre ", qui venaient de trouver en eux, la puissance d'expression, la vitalité de la` race, et d'affirmer le génie, si longtemps comprimés de la nature. La noblesse, pour expier ses fautes ou se sanctifier, le clergé pour exalter le culte de Dieu, prodiguent leur argent et leur influence, et le peuple ses sueurs pour élever des églises, des châteaux, des donjons, des abbayes. Depuis la chute des Carlovingiens, l'art français naît, grandit, se développe, et dans cette nuit étoilée du moyen âge " le rôle civilisateur de la France se reflète sur tous .les points du Bas-Poitou. Le XI, le XII et le commencement du XIIIe siècle furent pour la Vendée, l'époque où les grands monastères pourvus de riches donations s'élevèrent comme par enchantement mais bien antérieurement à cette date, des dons nombreux avaient été faits aux couvents par des bas-poitevins. Citons au hasard. Au mois d'août 969, Aubert, fils de Ramnulfe, donne le domaine de la Faucherie au monastère de Luçon. - En 989, Guillaume Fier-à-Bras concède à l'abbaye de Bourgeuil; le village et l'église de Longèves, ainsi que quelques maisons des Loges, des vignes situées à Fontenay et à l'Orbrie, la Court de Foussay et l'église Saint-Hilaire de, ce lieu. - En 997, Girbert Corpeau et Agnès sa femme,' donnent à l'abbaye de Maillezais divers domaines situés à Coùtigny, la Vallée-d'Or, le Bois-Roux, lés Chaumes etc. De 1019 à 1029, Guillaume le Grand, duc d'Aquitaine et comte de Poitou, donne à l'abbaye ci-dessus plusieurs domaines, entre autresla chapelle de Ruscunila, placée à Fontenay, les deux moulins construits au pied du château, divers domaines situés à Boisse, Serigné, Vouvent, Xanton, Darlais, Tesson, etc. Retour haut de page ABBAYES DE LA VENDÉE De l'an 1007 à l'an 1210, quatorze abbayes, suivant presque toutes la règle de Saint-Benoît, furent édifiées sur le sol du Bas-Poitou. Nous résumons ci-après leur histoire. Retour haut de page SAINT-JEAN-D'ORBESTIER L'abbaye bénédictine de Saint-Jean-d'Orbestier, dont on voit encore les ruines dans la commune du Château-d'Olonne fut fondée en 1007, par Guillaume IV, dit le Grand, duc d'Aquitaine, comte de Poitou et seigneur de Talmont. Dans la charte de fondation, on lit qu'il y avait autour de ce couvent une forêt nommée 0rbisterium, qui avait une grande étendue. Les principaux bienfaiteurs de l'abbaye furent les ducs d'Aquitaine, Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, plusieurs seigneurs de Mauléon, de Vivonne, de la Roche-sur-Yon, d'Apremont, de Montaigu, de La Mothe-Achard et les vicomtes de Thouars. Vers 1251, le monastère devint la proie des flammes et fut rebâti avec les aumônes des fidèles, d'après les exhortations de l'abbé. Plus tard il eut beaucoup à souffrir des guerres de religion, et ses bâtiments, détruits presque entièrement, ne furent relevés qu'en partie. Pendant tout le moyen âge, le nombre des religieux fut toujours assez considérable. En 1428, ils étaient dix-huit. En 1533, ils n'étaient que quatorze. Dispersés par les protestants, il n'y en avait plus que trois en 1577 1. Enfin en 1668, le, prieur et le sacriste y résidaient seuls. La suppression de l'abbaye fut faite en faveur de la cathédrale, qui, moyennant 1200 livres de rente, s'engagea à acquitter les charges anniversaires, obits, etc. Il ne reste plus d'Orbestier qu'une maison, qui a conservé le nom de Prieuré, et les ruines de l'église, dont nous avons donné une vue dans l'histoire des guerres de religion en Bas-Poitou T. Ie page 158. En 1789, le revenu de l'abbaye était de livres. Retour haut de page NOTES 1 On lit dans l'État du Poitou sous Louis XIV; par Dugast-Matifeux ; L'abbaye de Saint-Jean-d'Orbestier seu orborum, destinée par le titre de sa fondation ii la retraite des enfants orphelins ; il y a trois ou quatre religieux, et vaut â l'abbé livres et a chaque moine 5 ou 600 livres. - Extrait du Mémoire de, Colbert de Croissy au roi, 1667. SAINTE-CROIX DE TALMONT L'abbaye bénédictine de Sainte-Croix de Talmont fut fondée en 1010 1, par Guillaume le Chauve, prince de Talmont. Son fils Guillaume, docile aux intentions de son père, approuva les donations déjà faites, et y ajouta la moitié des revenus de l'église d'Olonne. - Kalédon, qui avait épousé la coeur de Guillaume, ayant hérité de tous les biens de la famille, confirma également les dons antérieurs et y joignit l'église de Saint-Vincent-sur-Jard, celle de Saint-Hilaire-la-Forêt, celle de Saint-Nicolas-de-Grosbreuil, la dîme de ces paroisses, et l'autorisation de prendre, dans la forêt d'Orbestier, tout le bois nécessaire pour restaurer ces églises. Il ajouta plusieurs bois et terres situés près la, ville de Thouars. L'abbaye de Sainte-Croix eut fort à souffrir dés guerres de religion. Parmi les plaintes que l'évêque de Luçon portait au roi en 1565, au sujet des vexations exercées par les protestants envers les monastères et bénéfices du diocèse " L'abbaye de Talmont, dit-il, dans laquelle on voulait avoir dix-huit ou vingt religieux, est entièrement ruinée. Depuis quatre ans, il ne s'y fait aucun service divin; les religieux ont été chassés par l'abbé apostat, nommé Boutard, et les revenus de l'abbaye ont été aliénés, dissipés et vendus 2. " Sainte-Croix de Talmont était une abbaye royale, jouissant d'un revenu de livres, au moment de la suppression du monastère, et de la réunion de la mense monastique à la chambre ecclésiastique de Luçon. La maison servit alors de retraite à quelques curés vieux et infirmes, auxquels on donnait une faible pension. Quelques années avant 1789, sous M. de Mercy, cette maison avait été peu à peu délaissée, et au commencement de la Révolution, il n'y résidait plus aucun prêtre .infirme. Un ecclésiastique, servant de vicaire à la paroisse,. .acquittait seule les messes d'obligation. L'abbé de Talmont avait le droit de présentation à vingt-quatre cures, dix-sept prieurés et cinq chapelles. Retour haut de page NOTES 1 Douze ans avant cette fondation, le samedi 8 juillet 1028, d'après la Chro-nique de Maillezais, une tempête violente jeta l'épouvante en' Poitou., ['11e revêtit des caractères effrayants que nul ne se souvenait' d'avoir vus. Le nord du BasPoitou, plus voisin de la Loire, fut surtout maltraité Auber, T. vii, page 119, 2 L'abbaye de Talmont, écrivait en 1666, Colbert de Croissy au roi, où il y a quelques religieux non réformés, possédée en commende par le sieur comte de, Laval, fils de M. le duc de la Trémouille A, vaut de revenus, en tout, livres de rente. Etat du Poitou sous Louis XIV, par Dugast-Matifeux. A Louis Maurice de la Trémouilte, comte de Laval, pair de France, suivit d'abord la carrière des armes et entra ensuite dans les ordres, comme cadet de famille, tandis que son frère aîné restait protestant. Il fut à la fois abbé de Charron et de Talmont. Pourvu en. 1665 de cette seconde abbaye, il se plut à y faire sa résidence, en reconstruisit les bâtiments, et y mourut le 25 juin 1681. C'était un - homme de lettres, amateur de livres et d'objets d'art,dont il avait rassemblé une assez nombreuse collection page 87. BELLENOUE L'abbaye située dans la commune de, Château-Guibert, fut fondée antérieurement à 1047 par Gognore, fils de Geoffroy, premier vicomte de Thouars, et par Aénor, femme de ce dernier, qui se fit moine et fut inhumé à Saint-Michel-en-l'Herm, dont la nouvelle abbaye devint une dépendance. Aimeri, son fils, entouré de ses vassaux, en présence du prieur Raynault, et de divers autres témoins, confirma entre les mains de l'abbé de Saint-Michel, la donation faite par son père. La charte de fondation se trouve en entier dans le. Gallia Glaristiana. L'abbaye de Bellenoue fut dédiée à la_ Sainte-Trinité, et réduite plus tard à l'état de simple prieuré, rapportant 900 livres au XVIIe siècle. En 1719, de Cornillon Saint-Verge résidait dans la maison appelée encore La Cure, située au sud de Bellenoue, sur le chemin qui conduit à. la Série. Sur la porte extérieure de la cure, on lisait encore- en 1845, cette inscription C. Servant hujusce loci rector cedem cedificandam curavit, rappelant ainsi le nom de Servant Charles, curé inhumé dans l'église de la Trinité de Bellenoue, le 15 janvier 1671 En 1778, le prieur qui était curé primitif du lieu, tirait de ce bénéfice livres de revenu. Le 20 avril 1305, mardi de Pâques, Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, visita le prieuré de Bellenoue, et " y coucha avec son train, puis le lendemain 21 prêcha et fit, autres actes de visite ". Retour haut de page NIEUIL-SUR-L'AUTISE L'abbaye de Nieuil-sur-l'Autise ordre de saint Augustin, fut fondée sous le vocable de saint Vincent en 1069, par Airauld Gassedener ou plutôt Cassedener Casse denier, seigneur de Vouvent. La motte gauloise de Nieuil najogilum, était alors devenue le centre d'un fief appelé la Court de Nieuil, dont fut investi le nouveau monastère Besly. Gui Geofroy, duc d'Aquitaine, confirma en 1076, les dons faits par le fondateur. Les successeurs de ce prince augmentèrent encore le nombre de ces libéralités. Aénor de Châtellerauld, épouse de Guillaume- X, vint mourir dans l'abbaye, et voulut que sa dépouille mortelle reposât dans l'église du lieu ; la reine Aliénor, sa fille, s'y rendit en 1141, et ne se montra pas moins généreuse que ses ancêtres. Louis VII se hâta de s'associer à l'acte de munificence de sa femme., - Les Chabot, devenus seigneurs de Vouvent, suivirent le même exemple ainsi que les Parthenay l'Archevesque, qui leur succédèrent dans la possession de cet important domaine. Les religieux de Nieul employèrent les richesses qu'ils tenaient de leurs bienfaiteurs à édifier l'une des plus belles églises romanes du Bas-Poitou. Elle existe à peu près intacte de nos jours, pet les parties absentes n'empêchent pas de juger de son ensemble. Cette abbaye étendait sa juridiction sur de nombreux prieurés, cures et chapelles des diocèses de La Rochelle, Luçon, Poitiers, Saintes, Maillezais et Nantes. C'est sous l'administration de Balthazar de la Vrillière, c'est-à-dire à la fin du XVne siècle, que l'on résolut de faire disparaître le monastère de Nieuil, dont les bâtiments étaient dans le plus mauvais état. Enfin, par sentence de fulmination des 8 et I-t août 1718, enregistrée suivant arrêt du parlement de Paris du 11 avril 1720, l'abbaye de Nieul était sécularisée et unie à l'église cathédrale de la Rochelle 1. Retour haut de page NOTES 1 Pouillé du diocèse de Luçon, Aillery. - Poitou-Vendée, Fillon et de Roche brune. - Histoire de l'abbaye de Nieuil, par Arnauld. NOTRE-DAME DE MOREILLES L'abbaye de Moreilles, d'abord de l'ordre de Clairveaux, fut bâtie par les seigneurs de Triaize sous l'invocation de la Sainte Vierge. Elle existait avant 1109, puisqu'à cette date Airnery de Bouil, seigneur du Poiroux, ayant fondé dans cette paroisse l'abbaye de Bois-Grolland, fit venir des moines de Moreilles, et mit le nouveau monastère sous la direction et dépendance de la maison-mère, dépendance dont il sut s'affranchir en grande partie dans la suite. Néanmoins l'existence de cette subordination, au moins pendant quelques années, est nettement établie par le document ci-dessous tiré du Cartulaire du Bas-Poitou par Paul Marchegay. Au nom de la sainte et indivisible Trinité, moi, Aimeri de Bouil, voulant bâtir une maison dans laquelle Dieu fut perpétuellement honoré par ses fidèles serviteurs, j'ai plusieurs fois demandé à vénérable homme Méchin, abbé de Moreilles, d'envoyer à Bois-Grolland un certain nombre de religieux et de leur donner un abbé, afin qu'ils y fixent leur résidence, ils y prient constamment le Seigneur pour le pardon de mes péchés et des péchés de mes parents, et enfin pour le bien spirituel de tous les fidèles vivants et trépassés. Le sus dit Méchin, après de longs ajournements, mais toujours sollicité par moi et par beaucoup d'autres, a fini par accorder cette requête. La bulle privilégiée de Lucius II accordée à l'abbaye de Moreilles entre le 12 mars 1144 et le 25 février 1145, lui conféra spécialement la grange ou ferme de Bois-Grolland, qu'Aimery de Bouil avait donnée à la dite abbaye. L'abbaye de Moreille fut, en 1145, visitée par Gilbert de Porte, évêque de Poitiers, et affiliée, en 1152, à l'ordre de Citeaux. Lorsqu'en 1203, l'abbaye de Bois-Grolland quitta la règle de saint Benoît, pour se soumettre à la règle établie à Citeaux; l'affiliation fut faite par Robert, abbé de Bois-Grolland, entre les mains de Maurice, évêque de Poitiers ; mais avec l'assentiment d'Ortensius, abbé de Moreilles. Au mois d'avril de cette même année 1203, l'abbé Ortensius 1 intervint comme témoin, dans un acte de donation faite au profit du prieuré de Saint-Hilaire de Fontenay, par Guillaume Chasseloup et son frère Girard Voussard 2. En 1541, c'est-à-dire trois ans avant de ressortir au siège royal et sénéchaussée de Fontenay, l'abbaye de Moreilles avait pour fermier Joachim Voysin de la Popelinière, près Sainte-Gemme-la-Plaine, père du célèbre capitaine et historien protestant Lancelot Voysin de la Popelinièrel. Ruinée en 1562 par les protestants, et en 1615, parla garnison de Maillezais, des prieurs zélés profitèrent du bon vouloir de Richelieu et de son successeur au siège de Luçon, Aimery de Bragelongne 3, pour reconstruire les lieux incendiés. - Le monastère sembla ressusciter alors, et vit s'augmenter considérablement le nombre de ses religieux 4. L'église, reconstruite en 1699, par les soins du prieur Gédoin, fut bénite la même année par Mgr Charles Frézeau de la Frézelière, évêque de la Rochelle. Au mois de mai 1714, Dom Boyer, savant bénédictin, qui visita l'abbaye de Moreilles et qui y prêcha dit, dans le compte-rendu de son voyage, que l'église de Moreilles était fort belle, et que le prieur, D. Jacques Godel, qui le reçut " avec force amitiés, ainsi que D. Foulon et D. Hébert ", faisait à ce moment-là " bâtir à grande hâte et bien réparer son monastère ", dont l'évêque de Lavaur, Nicolas de Malézieux, était abbé, depuis longtemps. Au moment de la Révolution, il' ne restait plus à Moreilles qu'un seul moine, auquel l'abbé commendataire, qui était l' de Nancy, faisait une pension sur les vingt-mille livres qui lui restaient. Le 13 février 1790, eut lieu la déclaration de l'abbaye de Moreilles, avec le bail de son revenu de livres, affermé sur la caution du directeur général des fermes 5. L'abbaye de Moreilles possédait à Chavigny, un marais, sur lequel les habitants de Nalliers et de l'Isleau avaient pour " coutume ancienne " le droit de mener pacager leurs bestiaux, ainsi qu'il appert d'un acte de 1463. Elle possédait également, dans la paroisse de Bessay, les moulins de la Rochette, deux à eau et un à vent. Ces moulins furent arrentés par l'abbé, en 1703, à Antoine Guignard, moyennant la rente de 200 livres, dont 40 pour le curé de Bessay, et 75 pour l'église du même lieu, consentie par Jean des Forges. L'acte de confirmation est du 6 février 1729 6. Aujourd'hui, il ne reste plus de la riche abbaye de Moreilles, possédée par M. G..., qu'un vaste enclos, un mur de l'église et des- écuries. Retour haut de page NOTES 1 Le nom du même abbé figure avant 1203, dans un document de la plus haute importance, ayant trait à Chaillé-les-Marais, et que nous regrettons de ne pouvoir reproduire ici. 2 Archives de Fontenay, T. iI page 64. 3 Aimery de Bragelongne, fatigué du fardeau épiscopal, quitta volontairement cette fonction, pour se retirer dans l'abbaye de Moreilles dont il devint abbé. Il y mourut en 1642. - Un autre abbé de Moreilles, Nicolas de Malézieux, évêque de Lavaur, se trouvait dans son abbaye a la mort de Mgr de Lescure c'est lui qui, le 9 juillet 1723, célébra dans la cathédrale de Luçon, un service solennel à l'intention de son défunt confrère. 4 Lors des obsèques de Mgr, de Nivelle, en 1662, le prieur de Moreilles officiait. Dans l'assistance, se trouvaient Dom François de la Cour, et Dom René Le Geay, moines de la même abbaye. - Boileau, curé de Coussay. - Bruneteau, du Langon, et Grasset, de Petosse. Colbert de Croissy, dans son Etat du Poitou, page 81, prétend qu'en 1666, il n'y avait dans l'abbaye de Moreilles, que cinq religieux non réformés qui, dit-il, vivaient assez bien. - Le revenu était de livres, et le commendataire était Martin de Bragelongne, neveu de l'évêque du même nom. 5 Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée, 1857, page 245, id. 258. Voir Chassin. - La Préparation de la guerre de Vendée, T. I, pages 137-141. 6 Archives du diocèse. BOIS-GROLLAND Bois-Grolland Broqlium ou Boscum Grolandi, et plus souvent Brolium Grollandi, dans la paroisse du Poiroux, était une abbaye dédiée à la Sainte Vierge. Elle avait été fondée en 1109, par Aimery de Bouil, seigneur du Poiroux, et placée sous la règle de saint Benoît. Celle de Citeaux y fut établie plus tard. Le fondateur y fit venir des moines de Moreilles et mit le nouveau monastère sous la direction de sa maison-mère, dépendance dont il sut s'affranchir en grande partie dans la suite. " Au nom de la sainte et indivisible Trinité, moi, Aimery de Bouil, voulant bâtir une maison dans laquelle Dieu fut perpétuellement honoré par ses fidèles serviteurs, j'ai plusieurs fois demandé à vénérable homme Méchin, abbé de Moreilles, d'envoyer un certain nombre de religieux et de leur donner un abbé, afin qu'y fixant leur résidence, ils y prient constamment le Seigneur pour le pardon de mes péchés et des péchés de mes parents, et enfin pour le bien spirituel de tous les fidèles vivants et trépassés. Le susdit Méchin, après de longs ajournements, mais toujours sollicité par moi et par beaucoup d'autres, a fini par accéder à cette requête. " Marchegay. - Cartulaire dit Bas-Poitou. L'église et les bâtiments de Bois-Grolland furent détruits pendant les guerres de religion, puis rétablis par les religieux de l'étroite observance. L'abbaye jouissait d'un revenu de livres 1. L'anniversaire de la dédicace de l'église avait lieu tous les ans, le 16 décembre. La charte de fondation. nous apprend que, tout près, il existait alors une forêt du nom de Vertou Wertaw, c'est-à-dire du silence, lieu tout à fait convenable à des religieux. L'église et le monastère avaient été bâtis dans un goût assez recherché, sous la direction de Dominique .Robin qui, de prieur de Vertou, était devenu prieur et second fondateur de l'abbaye de Bois-Grolland . En 1807, l'abbaye abandonnée était devenue le chef-lieu d'une congrégation . dite- des Ursulines de Bois-Grolland. Elle était composée de religieuses de plusieurs ordres que la guerre avait séparées, et qui s'étaient réunies là pour y vivre de la vie conventuelle. La supérieure était Mlle-de Lézardière. appelée en religion soeur Sainte-Angèle. Cette congrégation fut autorisée par le gouvernement. Sa règle était basée sur celle de saint Augustin. Elle avait une maison à la Roche-sur-Yon, dite de Saint-Gabriel ; d'autres au Poiré-sur-Vie, à Aizenay, aux Sables-d'Olonne, à Tiffauges. La principale mission des Ursulines était l'instruction de la jeunesse et le soin des malades pauvres. En 1813, la mère Sainte-Angèle, sur la demande qui lui en fut faite, et avec la permission de Mgr Paillou, se transporta, ainsi que plusieurs de ses religieuses, dans la ville de Luçon, où elles se réunirent à quelques anciennes Ursulines et s'employèrent à l'éducation des jeunes filles. Retour haut de page NOTES 1 Il avait pour abbé commendataire, en 1666, Mgr de Lingendes, évêque de M con. TRIZAY L'abbaye de Trizay, dont on voit encore quelques bâtiments dans la commune de Saint-Vincent-Puymaufrais, à peu de distance du Lay, est indiquée dans le Pouillé des bénéfices de France, sous le nom clé Trisagium Trisaium. Placée sous l'invocation de Notre-Dame, elle était fille de l'abbaye de Pontigny, de l'ordre de Citeaux, et eut pour fondateur en 1124, Hervé, seigneur de Mareuil, frère de Guillaume, seigneur d'Apremont. L'ouvrage ci-dessus ne la fait cependant dater que de 1145 1. Voici, d'un autre côté, en quels termes le Dictionnaire dés familles de l'ancien Poitou parle de cette fondation. " Pierre Achard était, en 1117, présent à la fondation de l'abbaye de Trizay, par Hervé de Mareuil, Geoffroy de Tiffauges qui fut un des bienfaiteurs de cette abbaye, et autres L'auteur du Dictionnaire de la noblesse prétend que c'est seulement en 1124, et sous l'épiscopat de Gilbert, évêque de Poitiers, que Pierre Achard souscrivit l'acte de fondation de cette abbaye. De la déclaration des biens, revenus, etc., fournis le 6 janvier 1790, par le sous-prieur de Trizay 2, il résulte qu'à cette époque, l'abbaye ne comptait plus que cinq religieux, dont la réputation, au dire de certains contemporains, n'était rien moins qu'exemplaire. Dom Le Rouge, religieux de Trizay, a fait imprimer à Fontenay, en 1773, un ouvrage sur l'agriculture, qui a pour titre Principes du cultivateur. Le même religieux est aussi auteur d'un livre qui parut au moment de la Révolution, et qui a pour titre Voyage aux Pyrénées. Retour haut de page NOTES 1 L'abbé Aillery dit que l'abbatiale de Trizay aurait été bénite-le 15 août 1145. 2 Archives nationales, F 17 1179. BREUIL-HERBAUD L'abbaye de Breuil-Herbaud, dans la paroisse de Falleron, fut fondée avant 1130, sous l'invocation de Notre-Dame, et soumise à la règle de saint Benoît. Le Dictionnaire des familles du Poitou art. Thouars parle d'une confirmation faite en 1029; par Geoffroy, vicomte de Thouars, de la donation en faveur du monastère de Saint-Cyprien de Poitiers, par Raoul Flamme et Raingarde, son épouse, de leur domaine de Breuil-Herbaud, pour y construire un bourg et une église. Cette église, comme son nom l'indique, était située au milieu du bois. En 1680, l'abbé Jacques-Nicolas Beisser, fils d'un chirurgien du Roi, chevalier, commandeur de Saint-Lazare et du MontCarmel, fit rétablir l'église et les bâtiments de l'abbaye , rentrer les domaines usurpés et travailla pour le bien de la maison. Dès l'an 1700 pourtant, il n'y avait plus de moines, et la mense conventuelle avait été unie à la mense abbatiale. Le revenu s'élevait, en 1789, à livres, selon les uns, et seulement à selon d'autres. Retour haut de page L'ILE CHAUVET On a prétendu que cette abbaye, située en la paroisse de Châteauneuf, tirait son nom insula Galveti de sa situation au milieu du marais septentrional, où elle apparaissait comme chauve et dénuée d'ombrage ; mais il est plus rationnel d'admettre que le terrain sur lequel elle fut bâtie portait tout simplement le nom de l'un de ses propriétaires. Ce terrain formait autrefois une petite île de l'Océan. L'auteur des Ordres monastiques dit que quelques écrivains assurent que Charles le Chauve fut le fondateur du monastère qui y fut établi. Le Gallia Christiana et nous partageons son avis, croit au contraire qu'il faut en faire honneur aux moines de l'Absie et aux seigneurs de la Garnache. Cette fondation aurait dès lors eu lieu seulement vers l'an 1130. Quoi qu'il en soit, l'île Chauvet était sous l'invocation de la Sainte Vierge et de l'ordre des Bénédictins, qui la cédèrent longtemps après aux Camaldules 1653 1. L'abbé portait la croix pectorale, la mitre et la crosse. Les religieux étaient au nombre de sept à huit, et avaient sous leur dépendance le prieuré régulier de la Jarrie-Vieille-Seigle, en la paroisse de Landevieille. L'abbé nommait aussi à trois chapelles régulières desservies dans l'église, sous les noms de Saint-Julien, Saint-Antoine et Saint-Sébastien, et à la chapelle de Sainte-Catherine qui s'y trouvait également. En 1588, le monastère fut incendié par les capitaines protestants du Bourg et de Granville. Au moment de la Révolution, le revenu de l'abbaye- de l'île Chauvet était de livres 2. Retour haut de page NOTES 1 Louis du Plessis de Richelieu, frère aîné du grand cardinal, mort archevêque de Lyon, en 1653-fut, de 1633 ii 1643, abbé de l'abbaye de File Chauvet. - Un autre abbé, Gaspard de Coligny, abandonna l'état ecclésiastique-pour se marier, en 1681 Auber. 2 L'abbé Auber donne la date 1670 ; c'est à cette, date que d'après lui, seraient arrivés à l'île Chauvet 12 camaldules, appelés par l'abbé Henri de Maupas, évêque du Puy, et ensuite d'Evreux. Les camaldules étaient des bénédictins, dont le nom vient de la petite ville de Camaldoli, en Toscane. LA GRAINETIÈRE La date de fondation de cet établissement religieux n'est rien moins que certaine, mais on peut croire que cette fondation est due à la terreur qu'inspirait l'approche de l'an mille. Contrairement à l'opinion de Thibaudeau et de l'abbé Aillery 1, qui donnent la date de 1130, on peut affirmer que l'abbaye de la Grainetière existait avant 1100, puisqu'à cette époque, il lui était fait une donation de 45 sols de rente sur la terre do Marigué; par Godefroid, fils d'Alfred, pour le repos de l'âme d'Ozengarde, autrefois épouse de Guillaume Judicaël, seigneur des Herbiers. Quoi qu'il en soit, la premier abbé connu est un Guillaume de Conchamps, également premier abbé de l'abbaye de Fontdoulce, au diocèse de Saintes, fondée vers 1117. Son successeur aurait été Gérald, qui plaça son monastère, de l'ordre de saint Benoît, sous la dépendance de celui de Saint-Michel-en-l'Herm. L'abbaye de la Grainetière, dont il reste encore d'imposantes ruines dans la commune d'Ardelay, était autrefois fortifiée, et en temps de guerre, les habitants du voisinage s'y retiraient. RUINES DE L'ABBAYE DE LA GRAINETIERE D'après une eau-forte de M. de Rochebrune En 1372, les Anglais vinrent assiéger la Grainetière, défendue.. par un vaillant homme de guerre, Martinière, et ne purent s'emparer que de la basse-cour, à laquelle ils mirent le feu. Les religieux avaient même le droit d'établir à la Grainetière un capitaine. Le duc de Berry, comte du Poitou, en nomma cependant sans leur consentement, et leur assigna des gages sur le revenu du monastère. Ces capitaines vendaient et pillaient les biens de l'église, ce qui força les religieux à s'en plaindre à Charles VII qui, ainsi qu'Arthur de Richemond, connétable de France, les avait pris sous sa protection. Le 6 mars 1425, une Commission fut adressée au sénéchal du Poitou, Jean de Torsay, " pour faire enquête et rendre justice à qui de droit " 2. La maison de Chasteigner a possédé longtemps la Grainetière et joui de ses revenus, quoi qu'il y eut des abbés titulaires, dont elle avait fait de simples régisseurs. La mense conventuelle fut unie, en 1760, à la mense abbatiale, sous réserve d'une pension qui se payait au séminaire de Luçon. Cette rente inamortissable était, en 1788, de francs, sur laquelle il était payé à Dom Billaud, ancien prieur, une rente de francs, plus une pension de 500 francs au desservant de la Grainetière. On accordait aussi 200 francs au curé d'Ardelay, pour aider à la nourriture de son vicaire. Cette abbaye avait alors un revenu de livres 3. En 1789, l'évêque de Chartres, dernier abbé, y plaçait un prêtre auquel il donnait 300 francs pour y dire la messe, faire les offices et administrer les sacrements. Disons pour terminer cette courte notice 4 que l'abbaye de la Grainetière eut pour abbé, en 1533, Lazare de Baïf, qui fut tout à fa ' fois maître des requêtes, diplomate, érudit et poète, et que l'abbé Prévost, le gracieux auteur de Manon Lescaul, habita la Grainetière. C'est à l'ombre de ses grands bois, dans ce site à la fois romanesque et sauvage, qu'il composa cet immortel ouvrage qui se répandit dans l'Europe entière pour charmer ses loisirs 5. Retour haut de page NOTES 1 Pouillé du diocèse de Luçon, XXXIII. 2 En 1671, Mgr Nicolas Colbert, évêque de Luçon, visita la Grainetière. - Quatre ans auparavant, dans un rapport au roi, Colbert de Croissy dit que l'abbaye possédée par le sieur de la Roche-Posay Louis Chasteigner, valait livres de rente. 3 l fut un temps où les revenus de la Grainetière étaient évalués à hectolitres de grains, sans compter ses autres ressources. 4 Extraite de La Région des Herbiers - Ardelay, par Louis Brochet.. 5 Lors d'une visite faite le 22 avril 1682, par Mgr de Barillon, il fut constaté que l'abbaye renfermait quatre religieux profès au lieu de six qui existaient précédominent, et qu'ils vivaient à part, ayant chacun des bénéfices particuliers. ABBAYE DE LA BLANCHE Une petite maison religieuse avait d'abord été fondée, en 1172, dans l'île du Pilier ; mais comme la digue naturelle qui la rattachait dit-on, à l'île principale, menaçait peu à peu de disparaître et que les moines étaient ainsi exposés à manquer de toute espèce de provisions, on les transféra à Hério Noirmoutier. Cette translation a donné lieu à plusieurs appellations qui, quoique différentes, désignent néanmoins le même monastère ... Une fois installée à Hério, l'abbaye prit le nom de Notre-Dame de la Blanche, sans doute à cause de la couleur du costume des moines de Citeaux. En 1205, les seigneurs de la Garnache firent à l'abbaye de la Blanche diverses donations confirmées en 1236, par Pierre de Dreux, duc de Bretagne. Parmi les autres bienfaiteurs de l'abbaye figurèrent Guillaume de Mauléon, Pierre Jobert, de Talmont, Hugues, vicomte de Thouars et seigneur de la Garnache, Aimeri, son fils. Tous ces dons furent approuvés en 1267 par Alphonse, frère de Saint Louis, comte de Poitiers et de Toulouse. Déjà une bulle de Grégoire IX, datée de 1235, avait confirmé toutes les donations faites et à faire. Il avait pris l'abbaye sous sa protection, et lui avait accordée des faveurs spéciales qui rendaient les religieux comme indépendants de la juridiction épiscopale. Il paraît néanmoins que vers l'an 1500, sous l'administration de l'abbé Jean V de la Trémouille, depuis évêque de Poitiers, l'abbaye de la Blanche se trouvait dans un état déplorable, et que l'église était sans ornements, car l'abbé obtint du pape des indulgences pour ceux qui contribueraient à la réparer. Ces indulgences données par le légat, étaient de 1490. L'abbaye de la Blanche éprouva, en 1562, les fureurs des protestants. On lit dans le Gallia Christiana que l'un de ses abbés, Jean VII 1532-1540 "était un loup, sous la peau d'une brebis, et qu'il vaut mieux se taire que d'en parler ".Denis Largentier porta la réforme dans le monastère, en y introduisant des religieux de l'abbaye des Prières 1 au commencement du XVIIe siècle. L'abbaye royale de la Blanche possédait un revenu de 11 à livres. Retour haut de page NOTES 1 Abbaye de Bernardins, fondée en 1250, dans le diocèse de Vannes, à l'embouchure de. la Vilaine. LIEU-DIEU-EN-JARD Commune de Jard Vers la fin du XIIe siècle 1, Richard Ier, roi d'Angleterre, duc de Normandie, comte d'Anjou et de Poitou, fonda l'abbaye de Jard, au milieu d'un bois disparu depuis, et situé sur les bords de la mer. Elle fut placée sous l'invocation de Notre-Dame. Cette maison fut détruite par les Calvinistes le 31 mars 1568. Le 2 avril suivant, un conseil ayant été tenu à Nantes, sous la présidence de l'évêque de Luçon, pour connaître des vexations des protestants, l'abbé Jean de Malins y déclara que le 31 mars de cette même année, le couvent et l'église de Jard avaient été saccagés et brûlés presque entièrement, ainsi que le château de la Grange, demeure ordinaire de l'abbé, et la métairie de la Châtaigneraie, qui faisait là meilleure partie du revenu de l'abbaye. En 1570, René de Sallo, religieux de Jard, devint évêque de Luçon. La mense conventuelle fui, vers 1730, par décret de Mgr de Bussy-Rabutin, évêque de Luçon, unie au collège des Prémontrés de Paris, auxquels l'abbaye appartenait encore en 1755. Les ruines de l'église annoncent qu'elle était considérable. En 1789 le revenu de l'abbaye était de livres 2. Retour haut de page NOTES 1 D'aucuns prétendent que c'est en 1208. 2 Colbert de Croissy évaluait, en 1666, à livres de rente, l'abbaye de Jard, dont l'abbé commendataire était alors l'évêque de Poitiers Gilbert de Clérembault. NOTRE-DAME D'ANGLES D'après Thibaudeau dans son histoire du Poitou, l'abbaye d'Angles, de l'ordre des Augustins, aurait été fondée en 1210. Travée dans l'église d'Angles D'après une eau-forte de M. de Rochebrune. En 1631, le sénéchal de Fontenay, François Brisson, et Jean Besly, avocat du roi, vinrent visiter l'église et les bâtiments qui avaient été ruinés pendant les guerres de religion. Ils n'y trouvèrent que deux prêtres, qui touchaient les revenus, s'élevant alors à livres. Le couvent était rempli d'immondices, et l'abbé n'y résidait point. Le curé seul faisait l'office divin; aussi, pour sa décharge, ob-tint-il, un peu plus tard, en 1671, de Mgr de Colbert, évêque du diocèse, que l'église fut érigée en vicariat perpétuel. Cependant les revenus du monastère étaient encore considérables alors, et la faveur d'être nommé abbé d'Angles était briguée par les plus hautes familles. C'est ainsi qu'en 1704, Jean Pharamond de Sainte-Hermine, ancien lieutenant de vaisseau, devint abbé d'Angles. On voyait ses armes dans l'église du lieu. Retour haut de page LES FONTENELLES L'abbaye des Fontenelles Fontanelle, commune de Saint-André-d'Ornay, située dans l'ancienne forêt de la Roche-sur-Yon, dont on ne trouve plus que quelques faibles traces, était une abbaye royale de l'ordre des Augustins, qui valait environ livres. Elle fut fondée en par Guillaume de Mauléon, seigneur de Talmont, et sa femme Béatrix, dame de Machecoul, Luçon et la Roche-sur-Yon. Ces deux personnages et leur fille furent inhumés dans l'église du monastère. Jean de Melun, évêque de Poitiers, avait lui-même consacré l'église en 1248. Les Fontenelles comptèrent parmi leurs bienfaiteurs, Charles, comte d'Alençon et d'Anjou, Jean, duc de Normandie, le connétable de Clisson, René, roi de Jérusalem et de Sicile, tous seigneurs de La Roche-sur-Yon. Le couvent fut d'abord occupé par les religieux de Saint-Benoît, et ensuite par les religieux de Chancelade, dits chanoines de Saint-Augustin. Les Calvinistes massacrèrent, en les chanoines, dévastèrent l'église et brûlèrent tous les bâtiments à l'exception des cloîtres. L'abbé Jean Pidoux, oncle maternel du grand fabuliste Jean de la Fontaine, ayant fait reconstruire le dortoir, les protestants y mirent encore le feu plus tard, mais les auteurs de ce second incendie furent contraints, en 1626, de rétablir à leurs frais ce qu'ils avaient détruit. La règle se ressentit de ces troubles les religieux perdirent de leur ferveur, et Richelieu, évêque de Luçon, crut devoir intervenir en 1614, en leur imposant un règlement sévère. Ces mesures furent cependant insuffisantes ; le désordre fut même poussé si loin, que l'évêque fut obligé; en 1669 1, d'interposer une seconde fois son autorité d'une manière plus radicale et plus efficace. Il y. appela donc des chanoines réguliers de Sainte-Geneviève, qu'il chargea de réformer les religieux. Il ne restait plus en ce moment aux Fontenelles que quatre moines qui ne méritaient pas d'en porter l'habit et le nom. M. Legrip, dans son histoire des Fontenelles 2, dit qu'à cette époque les moines se livraient au plaisir de la chasse, dans la forêt de La Roche. Ils s'y adonnaient avec une telle passion, qu'il était impossible à certains jours d'en trouver un seul à l'abbaye On les rencontrait aux alentours, le fusil sur l'épaule, vêtus de gris, laissant de côté le scapulaire exigé par les statuts 3. Retour haut de page NOTES 1 En 1666, Colbert de Croissy évaluait à livres de revenus l'abbaye des Fontenelles, possédée alors par le fils de Beaumont Pally, gentilhomme, du BasPoitou. 2 Annuaire de la Société d'émulation, année 7874, page 155. 3 La plupart des renseignements- historiques concernant les abbayes dont nous venons de parler, ont été extraits littéralement du Pouillé de Luçon, par l'abbé Aillery. INFLUENCE DES CROISADES SUR LES FONDATIONS MONASTIQUES Les dernières abbayes dont nous venons. de faire l'historique n'avaient plus, en général, les dimensions des grands établissements du XIe siècle, où l'importance des créations répondait à de plus grands besoins spirituels, où un plus grand zèle s'était porté vers elles, affirmant sa foi par des couvres grandioses. Ce .sentiment religieux, si développé après l'an mille, avait trouvé à se satisfaire dans l'enthousiasme des Croisades, vers lesquelles .nous verrons les plus puissantes familles bas-poitevines diriger leurs ressources le besoin d'argent étant devenu plus impérieux que jamais. Retour haut de page L'ÉGLISE ADOPTE LES INSTITUTIONS ET LES MOEURS FÉODALES Depuis 1061, l'abbé, dans les monastères de Luçon, de Saint-Michel et de Maillezais, porte la crosse comme l'évêque, et la crosse est un sceptre temporel, en même temps qu'une houlette pastorale. Comme l'évêque, il exerce une autorité absolue sur les populations urbaines 'et agricoles de ses domaines. Il possède, comme les seigneurs laïques, tous les attributs de la souveraineté, y compris le droit de guerre. L'évêque a sa maison fortifiée dans sa cité épiscopale; l'abbaye est ceinte de murailles et ,,flanquée de tours, et nous verrons Saint-Michel-en-l'Herm résister souvent aux assauts furieux des vicomtes de Thouars et des protestants. Tous deux ont des soldats pour les défendre et de hauts protecteurs pour les aider. Quelquefois, ils chaussent les éperons d'or, revêtent là cotte de mailles, les gantelets de fer, le baudrier militaire, déploient leur bannière seigneuriale pour marcher à la tête de leurs vassaux. Mais les couvents, dont les domaines sont- plus dispersés, sont en général obligés de s'adresser à quelque puis saut seigneur qui. devient leur gardien, leur avoué, leur vidame1. Le clergé est complètement engagé dans l'engrenage du système féodal. Les évêques, et les abbés ont des vassaux ils ont des protecteurs ; ils reconnaissent même des suzerains, bien qu'ils ne se soumettent pas à toutes les formalités du pacte féodal, et qu'ils se refusent ordinairement à placer, leurs mains consacrées par l'autel dans les mains d'un souverain laïque. On peut donc dire que l'établissement religieux et le fief sont les deux points auxquels se rattachent, pendant une longue période du passé tous les faits intéressant l'histoire de nos communes rurales 2. Retour haut de page NOTES 1 C'est surtout à, cette époque que s'établit., pour les abbayes, l'usage do prendre pour protecteur, un des principaux seigneurs du pays qui, sous le nom d'avoué advocatus, devait défendre les biens et les intérêts placés sous son patronage et commander le contingent militaire des terres abbatiales. - Nous avons sous les yeux de nombreuses chartes où des restitutions eurent lieu sur la réclamation des avoués. Nous voyons par exemple que,, sur la réclamation d'Aymeri, vicomte de Thouars et avoué du monastère de Saint-Maixent, devant le comte Ebles et ses optimates, Godebald et Ermembert, restituent à l'abbaye les domaines qu'ils avaient usurpés. Cette charte porte la date de l'an 903 et est signée du comte Ebles, du vicomte. Aymeri, du vicomte Hidegard,. du vicomte Savary et de plusieurs autres. - Charte inédite de lis, collection B, Fillon. 2 Rambaud. - Histoire de la civilisation, T. I, pages ,139. 140 et 141. DÉVELOPPEMENT DES ÉGLISES DE CAMPAGNE Beaucoup des églises de la Vendée, établies du vie au XIIe siècle, se sont constituées de la manière suivante. Le fondateur concédait le terrain et faisait bâtir l'édifice par ses paysans 1 ; puis il y installait quelque pauvre clerc à titre de curé, et lui attribuait une partie de la dîme, jusqu'alors payée à l'évêque ou au monastère. Les évêques se plaignaient ils ne voyaient aucune compensation à cette perte, parce que l'usage reconnaissait le fondateur ou ses héritiers comme e patrons " de l'église nouvellement fondée, et les- autorisaient à nommer le curé. L'évêque et les abbés ne jouissaient de ce droit que dans le cas où eux-mêmes étaient les fondateurs, ce qui se produisait souvent pour ces derniers ; ainsi, l'abbé de Luçon nommait à soixante ou quatre-vingts prieurés ou paroisses, celui de Maillezais à vingt-six églises ou prieurés, situés aux diocèses de Saintes, de Poitiers, de Bordeaux, etc. l'abbé de Saint-Michel-en-l'Herm nommait à cent un bénéfices, dont 51 dans le diocèse de Luçon, 32 dans le diocèse de Maillezais, 16 dans celui de Saintes, et 2 dans celui de Mende 2. Il en était ainsi des abbés de Talmont, de Nieuil, etc. Retour haut de page NOTES 1 C'était le cas de l'église de la. Flocelière, .fondée. par un laïque, peu de temps après l'an mille. 2 Louis Brochet. - Histoire de l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm. Pièces annexes, II et III. LA ROCHE-SUR-YON ET LE POIRÉ-SUR-VIE. - DROITS DU PRIEUR DE SAINT-LIENNE. - ÉCOLES Le prieuré de Saint-Lienne 1, à la Roche-sur-Yon., jouissait de droits considérables, qui lui avaient été accordés par des seigneurs, sous la condition que les religieux entretiendraient dans leur église, des lampes devant le corps de saint Lienne. On conserve. dans les archives de la préfecture de la Vendée, plusieurs chartes originales de donations faites à cette condition en 1208, par Guillaume de Mauléon en 1218, par Brient de Montaigu; en 1228, par Hervé de Velluire; en 1256 et 1257, par Maurice de Belleville, seigneur de Montaigu et de la Garnache. Aimery de Thouars, seigneur, de la Roche-sur-Yon, donne, en 1218, au prieuré de Saint-Lienne, l'usage dans la forêt de La Roche-sur-Yon, et 60 boisseaux de rente à prendre sur la terre de Château-Fromage, à la condition que l'un des religieux lui servirait de chapelain. Parmi les droits du prieur de Saint-Lienne, se trouvait celui de mettre dans la paroisse du Poiré, un homme clerc et lettré pour tenir les écoles en icelle. Vincent de Pont de Vie, seigneur de Pont de Vie, au Poiré, ayant voulu contester ce droit au prieur de Saint-Lienne, il fut rendu, à Paris, une sentence qui donnait main-levée des empêchements de Vincent de Pont de Vie, et qui maintenait le prieur de Saint-Lienne dans son droit 1. Retour haut de page NOTES 1 Voir à ce sujet la très intéressante brochure de l'abbé Rousseau, aumônier au' lycée de la Roche-sur-Yon. - La Roche-sur-Yon, ses origines. - Saint-Lienne et son prieuré. 2 Thibaudeau. - Notes, page 448. USAGE DES BANCS DANS LES ÉGLISES Anciennement les laïques n'avaient point de bancs dans les églises, pas même dans la nef. On n'y remarquait qu'un siège en maçonnerie, régnant le long des murs des nefs et des transepts, ainsi que les églises du Vieux Pouzauges et des Moutiersles-Mauxfaits en offrent de curieux exemples 1. Plus tard, on se relâcha de cette discipline, en faveur des personnages importants et des seigneurs supérieurs, patrons ou fondateurs. Et enfin, par des concessions successives à l'esprit du temps, l'usage en est devenu général. Retour haut de page PUISSANCE DES ORDRES RELIGIEUX AU XIIe SIÈCLE La puissance des ordres religieux au XIIe siècle avait permis aux moines de s'attribuer la plus grande et la meilleure partie des fonctions ecclésiastiques. Non seulement les anciens monastères continuent à s'enrichir, comme celui, de Saint-Michel-en-l'Herm par exemple, qui à cotte époque étendait sa domination sur plus de soixante bénéfices, mais il s'en forme sans cesse de nouveaux apportant constamment d'autres stimulants à la, générosité des fidèles. Les abbés relevant du Saint-Siège primaient les évêques dans leur diocèse, et ,ce ne fut qu'après de nombreux, désordres qu'Urbain III obligea, en 1185, les moines à remettre à des prêtres séculiers la direction des paroisses rurales. Alors, mais presque toujours à l'ombre des abbayes, s'élevèrent ces belles églises romanes dont plusieurs sont demeurées à peu près intactes sur divers points de la Vendée. Dans plus de vingt paroisses on peut admirer encore ces façades superbes sur lesquelles l'homme a rendu vivantes ces milliers de statues, ces légions d'anges et de démons, d'hommes et d'animaux qui se dressent à toutes les issues et à toutes les cimes, comme si la pensée ordonatrice de l'œuvre avait voulu en faire l'arche universelle " la grande nef du monde " a dit Henri Martin. Retour haut de page NOTES 1 Lors des fouilles que nous fines exécuter en 1888, dans le ténement des Vieilles-Eglises de Bouillé-Courdault, nous découvrîmes le long du transept de la vieille chapelle du prieuré de Courdault, fondé en 1063, par Airaud et sa femme, des sièges en calcaire, dégrossis, accolés le long des murs.- Revue du Bas-Poitou. ANCIENS PRIEURÉS Pour démontrer combien était irrésistible le mouvement religieux qui, après l'an mille 1, poussait les populations du Bas-Poitou à édifier des établissements monastiques, nous croyons devoir, après avoir fait l'historique des grandes abbayes, donner la nomenclature de quelques prieurés, fondés à peu près à la même époque sur divers points du territoire, en dehors de ceux dont nous avons déjà parlé, notamment, à propos de SaintMichel-en-1'Herm. En 1020, un prieuré relevant de l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers est fondé à Mouchamps. Vers 1040 est fondé, dans la paroisse du Bernard, le prieuré de Fontaines, par un chevalier de Talmont, et donné au monas-tère tourangeau de Marmoutier. Parmi les obligations imposées aux religieux en retour de cette donation, et outre l'obligation de fournir au prieuré un certain nombre de religieux qui y continuassent des prières pour le seigneur de Talmont et autres, nous voyons une redevance de mille sèches qu'il n'est pas. rare de rencontrer en d'autres chartres du moyen âge. Cet objet était d'autant plus précieux à Marmoutier qu'on ne pouvait se l'y procurer qu'avec beaucoup dé difficultés et 'de grands frais 2. En 1063, Airaud et sa femme fondent le prieuré de Courdault, qu'ils cèdent aux moines de Saint-Cyprien de Poitiers 3. En 1090, Pierre 1er, seigneur de la Garnache fonde, à une lieue de Sallertaine, le monastère` de La Lande-de-Beauchêne, qu'il place sous la direction de l'abbesse de Fontevrault. A la même époque, le prieuré de Saint-Laurent-sur-Sèvre est fondé par les moines de Saint-Cyprien de Poitiers. Ceux de Sigournais et de Puybelliard sont antérieurs à l'an 1090, époque où Bernard, abbé de Marmoutier, près de Tours, vient les visiter. Le prieuré d'Aizenay fut fondé vers 1050, et celui de SaintFlorent-des-Bois avant 1099. Celui de Sainte-Flaive-des-Loups dépendait, avant 1109, de l'abbaye de Montierneuf de Poitiers. Le 6 mars 1190, au moment de partir pour la Terre Sainte, Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre et comte de Poitou, fonde, dans la paroisse de Pissotte, le petit monastère des Gourfailles, et lui concède divers domaines, notamment La Levrière et le fief de la Vitrelle en Pissotte, le moulin de La Roche, la Bonnelle, au-dessous de Haute-Roche, la Touche et le bourg de Sérigné 4. Le prieuré Saint-Nicolas de Fontenay est mentionné dans un acte du 28 novembre 1195, et celui de Saint-Hilaire du même lieu, dans un document du mois d'avril 1203. En 1135, Rainier de Mouchamps et sa femme fondaient, dans la paroisse de Vendrennes, le prieuré de Bois-Goyer. Celui des Epesses était, au XIIe siècle, dépendant de l'abbaye de Vézelay., au diocèse d'Autun. L'aumônerie de Pouzauges était fondée, en 1202, par Guillaume de Chantemerle, seigneur de Pareds. La Vau-Dieu en Vouvent et Champorté de Pouzauges, sont aussi du XIIIe siècle, ainsi que beaucoup d'autres prieurés, dont l'énumération serait trop longue. Retour haut de page NOTES 1 Une note détaillée des donations faites depuis 942 jusqu'en 1154, au prieuré Notre-Dame de Fontenay, dépendant de Luçon, permet de supposer que ce prieuré fut fondé au plus tard dans le premier quart du Xe siècle Archives de Fontenay, T. I, page 17. 2 Auber M. VII,, page 225. 3 Louis Brochet. - L'ancien prieuré de Courdault. 4 Archives de Fontenay, T. I, page 17. CARACTÈRE MALHEUREUX DE CETTE ÉPOQUE AU POINT DE VUE MORAL. - CRÉATION DU SACRÉ COLLÈGE. - LA- PAPAUTÉ. Par un manque de logique absolu, les seigneurs croyaient trop souvent pouvoir concilier des mœurs déplorables avec les oeuvres les plus éclatantes du zèle chrétien. Vers la fin du XIe siècle, on en était arrivé sur ce point à ne plus avoir d'autres règles que son caprice; les maîtres de la terre disposaient des lois comme d'une villa et d'un arrière-fief ; les règles les plus saintes du pacte social étaient foulées aux pieds, dès lors qu'elles proscrivaient l'injustice et les mauvaises mœurs. Les princes eux-mêmes ne respectaient plus le mariage, et trop souvent le trône de France était souillé de plusieurs adultères. Le peuple, constamment foulé aux pieds, était arrivé à un degré d'abaissement étonnant, car la loi évangélique n'existait plus pour les puissants, et les malheurs auraient été encore plus grands, sans la généreuse intervention de l'Église, qui par ses conciles, par la, trêve de Dieu, par l'action des papes et des évêques, s'interposait souvent entre les bons et les méchants. Le clergé n'échappait pas toujours lui-même à ces désordres croissants. Plusieurs évêques, pourvus de leurs bénéfices par la simonie, résistaient au pape et s'appuyaient sur le roi de France, dont le libertinage soutenait le leur. Des princes aux mœurs déplorables, des cadets de famille, s'asseyaient sur des sièges épiscopaux, sources pour eus de fortunes scandaleuses 1. Les papes étaient souvent nommés par les empereurs d'Allemagne, et la confusion du spirituel et du temporel parut trop souvent complète. En présence de cette situation pleine d'abus et de dangers pour l'église, un moine de Cluny, Hildebrand, devenu depuis pape sous le nom de Grégoire VII, fit décréter par un concile tenu à Rome en 1059, que l'élection des papes serait désormais faite par les cardinaux; c'est ainsi que fut constitué le Sacré Collège. Plusieurs prêtres, dit le savant bénédictin Maunoir, crurent se mettre à couvert des censures canoniques, en prenant des concubines au lieu d'épouses, et l'on vit, jusqu'au milieu du XIVe siècle, des femmes entretenues dans des maisons particulières 2. Les abbés établis pour garder " les murs de Jérusalem ", furent quelquefois les premiers à déserter leur poste, et se répandirent dans le monde, à la cour, y dépensant follement leur temporel. Ce fut alors que les abus et les désordres entrèrent par toutes les portes, et on peut les compter, par les sentences multiples dont les foudroya l'Église 3. L'histoire ne doit certes pas être plus indulgente pour de tels scandales, que ne le fut l'Église elle-même, que rie le furent, les saint Bernard et les Grégoire, mais il ne faudrait cependant pas, confondant l'usage et l'abus, condamner en thèse générale les richesses et le pouvoir temporel du clergé. On peut affirmer, textes en main que le clergé séculier bas-poitevin surtout, dut à son autorité temporelle, de civiliser et d'améliorer notre pays ; de maintenir souvent l'équilibre entre les seigneurs et les vassaux, de protéger le faible contre le puissant, l'opprimé contre l'oppresseur, de frayer à travers ses rangs ouverts à tous une route au plus pauvre et au plus petit, vers les plus grandes destinées. Retour haut de page NOTES 1 Aubert, tome VII, pages 320 et 342. Pitre-Chevalier. - Bretagne ancienne, page 207. Plusieurs conciles se tinrent à ce sujet a Poitiers, notamment l'un en 1078. Un de 1075 défendit sous les peines canoniques les plus graves, de reconnaître la qualité d'évêque ou d'abbé, à quiconque aurait reçu son évêché ou son abbaye des mains d'un laïque. PUISSANCE DE LA PAPAUTÉ Bientôt la souveraineté du pape ne s'exerça plus uniquement sur les choses spirituelles, mais aussi sur les choses temporelles. Les papes prirent en main la direction des affaires de l'Europe,. intervinrent au cours des guerres entre les prétendants, proclamèrent la guerre sainte contre les Infidèles, et furent les maîtres incontestés. Le baron cuirassé de fer, les empereurs et les rois, les nations elles-mêmes tremblèrent devant les légats vêtus de rouge, comme tremblaient autrefois les souverains de l'Asie, devant les envoyés du peuple romain. Les seigneurs bas-poitevins n'échappèrent point non plus aux foudres pontificales, non plus qu'aux foudres épiscopales, ainsi que nous le verrons dans un prochain chapitre. Retour haut de page ÉGLISES DES XIe ET XIIe SIÈCLES 1 Saint-Nicolas-de-Brem. - Porche construit au XIe siècle, avec des débris peut-être carlovingiens. Crypte de Curzon D'après une eau-forte de M. de Rochebrune Cryptes de Notre-Dame de Fontenay et de Curzon. - Même plan par terre, même exécution quatre colonnes isolées au centre; bancs au pourtour 2 pris dans les premières assises de la construction, - voûte d'arête plein cintre. Cryptes du château de Tiffauges, avec colonnes paraissant remonter à une haute antiquité. Crypte des Essarts, fin du me, - débris de tombeau très ancien. Les églises du XIIe siècle sont fort nombreuses en Vendée, surtout dans les environs de Fontenay. Les plus importantes de cette époque sont L'Église abbatiale de Nieuil-sur-l'Autise, l'un des monuments les plus complets et les mieux dessinés qui subsistent dans la Vendée. Le cloître, qui est aujourd'hui la propriété de Mme Sabouraud, est complètement conservé, ainsi que la salle capitulaire dont la voûte a été refaite en 1616, par Pierre Brisson. L'Église de Vouvent, dont nous donnons une vue au chapitre XV, a pu être construite environ dans le même temps quenelle de Nieuil Foussais. - Le portail seul est conservé le rez-de-chaussée bien entendu, car le pignon est du XVe siècle. Sur l'un des deux grands bas-reliefs encastrés après coup La Descente de Croix, on voit cette curieuse inscription Eraudus Audebertus De Sancto Joanne Angeriaco me fecit L'autre bas-relief représente le souper chez Simon, et le Noli me tangere. Maillé et Fontaines sont très altérés dans leurs; façades, dont les sculptures ciselées sur les archivoltes, portent des traces de peinture, ainsi que plusieurs des -parties intérieures de ces monuments. On a trouvé aussi des traces de ces peintures extérieures, à Saint-Michel-le-Cloucq. Belleville. - L'ancienne église de Belleville présente, pour ce qui en reste debout, tous les caractères de l'architecture de la fin du XIIe ou du commencement du Xllle. On y voit encore l'un des plus curieux et des plus rares monuments de l'époque de transition du roman au gothique qu'on ait en Vendée. C'était primitivement la chapelle d'un prieuré de chanoines réguliers de l'ordre de saint Augustin, dépendant de l'abbaye de Nieuil-sur-l'Autise, desservant aussi le château , dans l'enceinte duquel elle était située . Elle devint plus tard l'église paroissiale . - Bâtie probablement par Maurice II de Bellevllle, Seigneur de Montaigu ou par Brient, son successeur. Façade de l'ancienne Eglise de Belleville Vendée D'après un dessin de M. Auguste Douillard de Montaigu. Mailtezais, - A l'abbaye, le narthex est du e siècle l'église paroissiale est tout entière du XIIe siècle3. Chalais. - La chapelle de Chalais, située non loin de Saint-Pierre-le-Vieux, est de la fin du XIe et du commencement du XIIe siècle ; le chevet en est bien conservé, ainsi que les cariatides qui supportent l'entablement, et qui pour la plupart représentent l'emblême de certains vices, ou des personnages dans des postures quelquefois bizarres4. Benet a sa façade du XIIe 5, mais elle a été renforcée au XVe par des contreforts qui la défigurent. La Chapelle-Giraud, avec ses intéressants bas-reliefs, qui rappellent ceux de Foussais ; Les Moutiers-les-Maux faits et Mareuil-sur-le-Lay, sont trois églises remarquables par leurs nefs intérieures ; celle des Moutiers principalement, dont les trois nefs sont parfaitement conservées, et " sans déformation, tout en granit, donne le type le plus parfait des églises romanes ". - Mareuil offre de belles arcatures dans les murs extérieurs de sa nef et de l'abside. Luçon. - Mentionnons encore le transept de Luçon, qui offre de belles arcatures du XIIe siècle. La Grainetière n'a plus que quelques parties de son abside et de sa salle capitulaire 6, qui font juger de la beauté de son ancienne architecture.. Toute la construction est eu granit, parfaitement appareillée et très bien conçue comme plan. Malheureusement ce superbe débris n'est pas même respecté par la propriétaire actuelle, qui démolit les parements des murs, afin de réparer les maisons de ses fermiers. Dans les environs des Herbiers notamment, il n'est pas rare de voir des chapiteaux employés aux usages les plus divers 7. - A citer encore pour mémoire Saint-Nicolas-de-Brem. Saint-Jean-d'Orbestier, La Caillère, l'arcade du transept de La Chaize-le-Vicomte, etc. ABBAYE DE SALLE CAPITULAIRE D'après une eau-forte de M. de Rochebrune. Retour haut de page NOTES 1 Les églises se multiplièrent alors avec une profusion d'autant -plus grande qu'un certain nombre de celles qu'on avait édifiées jusque-là, étant construites en bois, avaient été dévorées parle feu ou détruites par les envahisseurs. - C'est aussi du commencement du XIe siècle, c'est-à-dire vers 1030, que date la merveilleuse invention de la musique moderne, par Guy d'Arezzo. 2 Nous en avons également trouvé dans les ruines d'une église romane, sise au ténement de la Vieille-Église de Courdault, dans le canton de Maillezais, ainsi que nous l'avons dit plus haut. 3 Voir le dessin, chapitre ix, page 193. 4 Louis Brochet. - La Vieille Église de Chalais, Vannes,. imprimerie Lafolye, 1890. 5 Voir la photogravure, au chapitre 24. 6 Elle est lu XIVe siècle, 7 Congrès archéologique. Extrait d'un rapport ce M. de Rochebrune et Recherches personnelles. CARACTÈRES DES VIEILLES ÉGLISES DU POITOU En Vendée comme ailleurs, et peut-être plus qu'ailleurs, dit Jules Quicherat, les églises de campagne présentent, dans leur ensemble, l'ouvrage de plusieurs siècles. En généralisant les observations consignées par le regretté M. Léon Audé, il semble que 'la première construction dit plus grand nombre remonte aux approches de l'an 1100 1. Le plus primitif est celui d'une croix latine formée par un vaisseau unique de cinq travées, par le milieu duquel passe un court transept. Le chevet,. qui est plat, dévie sensiblement hors de l'axe de l'édifice. Ces dispositions ont été altérées au XIVe et au XVe siècle, par l'addition de collatéraux, tantôt à la nef, tantôt au chœur, d'autres fois dans toute la longueur du vaisseau. Au XVe siècle appartiennent aussi des garnitures de mâchicoulis et de breteches construites par dehors pour convertir l'église en forteresse, ainsi que cela se voit encore aujourd'hui au Boupère 2. D'ailleurs, au moyen âge, l'architecture religieuse, en Bas-Poitou surtout, prime généralement toutes les autres les constructions civiles même, et jusqu'aux édifices militaires, se conforment en plus d'un point, surtout dans l'ornementation, au style adopté par la religion. En effet, le moyen âge est la période religieuse, par excellence, de l'humanité elle a cumulé l'office de la patrie, de la nation et de la cité elle règle la vie Retour haut de page NOTES 1 Trois ans après l'an mille, -date assignée par la superstition, b la. fin du monde, un vieil historien, Raoul Glaber, nous apprend qu'il se manifesta dans toutes les Gaules une réaction d'espoir et de joie qui lit sortir de terre des milliers d'églises. Les anciennes furent démolies, quoi, qu'elles pussent servir encore; on avait trouvé mieux. 2 Il convient d'ajouter que des réparations considérables et sans caractère fixe, ont suivi les guerres de religion

au secours le prince aubert a disparu